L'alliance extrémiste Tahrir al-Sham - dominée par l'ancien Front d'Al-Nosra (FAN) - a convoqué un certain nombre de femmes dans les régions rurales d'Idlib pour se présenter aux interrogatoires, ont déclaré des militants à Diyaruna.

Cette convocation intervient à la suite de la participation d'un grand segment de la population féminine à des manifestations presque quotidiennes à l'intérieur et autour de la ville de Maarat al-Numan pour exprimer leur rejet du contrôle de l'alliance.

La "police islamique" de Tahrir al-Sham a convoqué environ 18 femmes à Maarat al-Numan et la ville de Hazareen, au sud d'Idlib, pour se rendre au poste de police de Marayan lundi 31 juillet, a déclaré le militant Hani al-Numan.

Ils n'ont pas informé les femmes et les filles pourquoi ils devaient compparaître, a indiqué Al-Numan à Diyaruna, en utilisant un pseudonyme pour des raisons de sécurité.

"Des militants ont depuis appris de certains membres de la police islamique que des convocations ont été émises à des femmes qui ont participé aux manifestations organisées dans toute la région pour exprimer leur rejet du contrôle de Tahrir al-Sham", a-t-il souligné.

Les maris de certaines des femmes qui ont reçu une sommation participent activement à l'organisation et à la coordination des manifestations, a-t-il ajouté, estimant que la convocation était destinée à les pousser à abandonner leur mouvement.

Répression des droits fondamentaux

Les résidents locaux ont rejeté cette convocation en tant que répression de leurs droits fondamentaux, et ont organisé des manifestations contre eux dimanche et lundi, a déclaré Al-Numan, en particulier dans la ville de Maarat al-Numan.

"La manifestation de lundi a dénoncé la convocation et les femmes convoquées ont refusé de se présenter au poste de police au moment déterminé", a-t-il déclaré.

En réponse, les éléments de Tahrir al-Sham ont fermé certaines des rues de la ville et ont placé des mitrailleuses lourdes en direction des manifestants, a-t-il dit.

Cette réaction agressive signale un changement par rapport aux situations passées, a-t-il noté, "lorsque les combattants de l'alliance se sont retirés des rues pour éviter tout contact avec des civils".

Les manifestants ont levé le drapeau de la révolution syrienne, interdit par l'alliance, a-t-il déclaré, et a exigé que les éléments de Tahrir al-Sham quittent la zone et permettent aux institutions administratives civiques locales de reprendre leurs opérations.

Ils ont également demandé que Cheikh Ahmad Alwan soit réintégré en tant que chef du tribunal de la charia, a-t-il dit, notant qu'Alwan avait été renvoyé par Tahrir al-Sham après avoir pris le contrôle de la ville le 23 juillet après le retrait d'Ahrar al-Sham.