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Droits de l'Homme

Des femmes et des enfants meurent en tentant de fuir Deir Ezzor

Par Waleed Abou al-Khair au Caire

Un réservoir d'eau dans la ville de Deir Ezzor détruit par « l'État islamique » parmi les débris. La destruction de réservoirs d'eau a déclenché une pénurie d'eau dans la zone, qui est confrontée à de fortes températures. [Photo fournie par Houda Abdoullah]

Un réservoir d'eau dans la ville de Deir Ezzor détruit par « l'État islamique » parmi les débris. La destruction de réservoirs d'eau a déclenché une pénurie d'eau dans la zone, qui est confrontée à de fortes températures. [Photo fournie par Houda Abdoullah]

Les civils syriens qui fuient les zones contrôlées par « l'État islamique » (Daech) sont exposés aux mauvais traitements, parfois à la mort, s'ils choisissent de rester dans ces zones, mais ils s'exposent aux mêmes dangers s'ils essaient de fuir, a expliqué un activiste syrien.

Deux femmes et un enfant sont morts de déshydratation cette semaine alors qu'ils tentaient de fuir la ville d'al-Mayadeen à Deir Ezzor pour rejoindre la ville d'al-Hasakeh par des températures écrasantes, a fait savoir à Diyaruna Mahmoud Nader, militant de Deir Ezzor sous le feu utilisant un pseudonyme pour protéger son identité.

Ces trois personnes, Zahra al-Sayel (Oumm Naji), Ghsoun Mohammed Aref al-Alousi, et sa fille de trois ans Yamama, faisaient partie d'un convoi de vingt personnes, dont certaines étaient dans un état de santé grave à leur arrivée.

« Le convoi avait dû endurer des températures allant jusqu'à 50 °C », a expliqué Nader, ajoutant que les rescapés étaient maintenant sous traitement médical.

« L'État islamique » a détruit le mur autour de cette école de Deir Ezzor sous prétexte de préparations militaires et de nécessité, a rapporté un militant à Diyaruna. [Photo fournie par Houda Abdoullah]

« L'État islamique » a détruit le mur autour de cette école de Deir Ezzor sous prétexte de préparations militaires et de nécessité, a rapporté un militant à Diyaruna. [Photo fournie par Houda Abdoullah]

« L'État islamique » a fait sauter l'école al-Dabbous et un réservoir d'eau à al-Quriya, dans la campagne de Deir Ezzor. [Photo fournie par Houda Abdoullah]

« L'État islamique » a fait sauter l'école al-Dabbous et un réservoir d'eau à al-Quriya, dans la campagne de Deir Ezzor. [Photo fournie par Houda Abdoullah]

Ailleurs dans la province, des éléments de Daech ont rassemblé mercredi 19 juillet cinquante familles de la ville de Maadan, dans la campagne de Deir Ezzor, a poursuivi Nader.

« Daech a accusé ces familles d'avoir tenté de fuir les terres du califat et les a forcées à rester dans la ville de Deir Ezzor », a-t-il déclaré.

« La véritable raison de cette détention en masse était de faire de ces civils des boucliers humains », a-t-il expliqué, ajoutant qu'une forte présence de civils protégerait Daech des frappes aériennes.

Entre-temps, sous prétexte d'enquêter sur les rescapés des zones contrôlées par Daech, certaines factions dans le nord de la Syrie (Faylaq al-Sham et al-Jabha al-Shamiya en particulier) ont infligé des mauvais traitements et des humiliations aux civils, a rapporté Nader.

Ils volent leurs biens personnels et tout l'or et tout l'argent liquide qu'ils peuvent posséder, a-t-il indiqué, « bien que certains soient autorisés à passer après avoir payé un pot-de-vin ou grâce à un arrangement avec des passeurs, qui sont actifs dans la région ».

Pris entre deux feux

« Les habitants de Deir Ezzor sont nombreux à fuir et sont prêts à tout pour quitter la région, malgré les dangers auxquels ils peuvent être confrontés », a fait savoir Nader.

Ils font face à une situation inextricable, a-t-il affirmé.

S'ils restent où ils sont, « ils seront confrontés à la cruauté de Daech, aux prix astronomiques et à la menace d'être emprisonnés et transportés vers les lignes de front », a-t-il déclaré.

« Ils sont également vulnérables aux frappes aériennes visant les positions de Daech, car ses éléments se sont répartis dans toutes les rues et les maisons pour se cacher parmi les civils », a-t-il ajouté.

Les représailles pour une « collaboration » perçue avec les forces de la coalition peuvent être dures.

Mercredi, Daech a accusé Mohammed Satam al-Hameed « d'apostasie » et l'a exécuté sur une place publique dans la ville d'al-Quriya, dans la campagne de Deir Ezzor.

Cette accusation signifie généralement que l'accusé est opposé au groupe et coopère avec les forces de la coalition internationale, a expliqué Nader.

Daech a aussi exécuté trois combattants favorables au régime devant les habitants d'Albou Kamal, a-t-il ajouté, et ses patrouilles ont indiqué aux habitants de certaines quartiers, notamment près des réservoirs d'eau, qu'ils doivent quitter les lieux de façon définitive.

Daech détruit les réservoirs d'eau et les hauts murs autour des écoles et des usines pour qu'ils ne puissent pas servir de protection aux forces qui atteindront Deir Ezzor une fois que la bataille fera rage.

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