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Un billet de banque portant l'image d'al-Assad boycotté

Par Waleed Abou al-Khair au Caire

Un billet de banque nouvellement émis qui porte l'image du président syrien Bashar al-Assad a déclenché un boycott dans les zones contrôlées par l'opposition. [Photo diffusée sur les médias sociaux]

Un billet de banque nouvellement émis qui porte l'image du président syrien Bashar al-Assad a déclenché un boycott dans les zones contrôlées par l'opposition. [Photo diffusée sur les médias sociaux]

Les Syriens dans certaines régions contrôlées par l'opposition du pays disent à Diyaruna qu'ils boycotteront un nouveau billet de 2 000 livres émis par la Banque centrale Syrienne parce qu'il porte l'image du président Bashar al-Assad.

Le billet de banque est très provocateur, ont-ils dit, car beaucoup de Syriens considèrent al-Assad directement responsable de la guerre qui a tué plus de 320 000 personnes et déplacé plus de la moitié de la population syrienne depuis qu'elle a commencée en mars 2011.

En plus de la grande perte humaine, a rapporté l'AFP, la guerre a ravagé l'infrastructure de la Syrie et entraîné pour son économie des pertes de 226 milliards de dollars, selon des estimations publiées par la Banque Mondiale lundi 10 juillet.

Le 2 juillet, la Banque centrale syrienne a émis un nouveau billet de 2 000 livres qui porte l'image d'al-Assad au recto et une image du bâtiment du parlement syrien à Damas au verso.

Des Syriens passent devant un changeur d'argent dans la province d'Idlib. Les changeurs d'argent font face à un dilemme en boycottant un nouveau billet de banque qui porte l'image du président Bashar al-Assad. [Photo fournie par Mohammed al-Abdullah]

Des Syriens passent devant un changeur d'argent dans la province d'Idlib. Les changeurs d'argent font face à un dilemme en boycottant un nouveau billet de banque qui porte l'image du président Bashar al-Assad. [Photo fournie par Mohammed al-Abdullah]

Le nouveau billet a été reçu par une annonce de boycott du gouvernement intérimaire syrien de la coalition nationale pour les forces de la révolution et de l'opposition syriennes et plusieurs conseils locaux dans les zones contrôlées par l'opposition.

Dans la ville d'Akhtarin, province d'Alepp, le conseil local a annoncé que les personnes qui utiliseront le nouveau billet risquent une peine d'emprisonnement d'un an, a déclaré Hussein Safar, propriétaire d'un bureau de transfert et d'échange de devises à Idlib.

"Le billet à été rejeté par le public en raison de l'image d'al-Assad, qui est perçu comme le provocateur de la guerre en cours", a-t-il annoncé à Diyaruna.

Le boycott risque de ne pas réussir

Safar a déclaré qu'il est pessimiste quant aux perspectives de succès du boycott, précisant que les salaires de milliers d'employés et de retraités du gouvernement qui vivent dans des zones contrôlées par l'opposition proviennent toujours du régime.

Ces salaires sont payés en livres syriennes, a-t-il dit.

L'activité commerciale entre les zones d'opposition et les zones contrôlées par le régime n'a pas cessé, a-t-il ajouté, au contraire, elle est en plein essor en raison des rapprochements qui se déroulent dans de nombreuses régions.

"Cela signifie que le billet de banque pénétrera graduellement et ne pourra pas être contrôlé", a-t-il expliqué, «car les marchés ont besoin d'une monnaie en circulation et la devise officielle est la seule en circulation actuellement».

Les devises étrangères sont utilisées dans les transactions financières, mais seulement à très petite échelle, a déclaré Safar, grâce aux envois de fonds provenant de l'étranger, mais ces derniers doivent être échangés en livres syriennes pour être utilisés sur les marchés.

"Si nous boycottons ce billet aujourd'hui, nous allons devoir l'utiliser demain. C'est une réalité incontournable", a déclaré Mohsen al-Jaddou, enseignant à Saraqib.

L'émission du nouveau billet de banque "est un acte provocateur par lequel le régime affirme qu'il existe toujours et qui est encore l'autorité ultime", a-t-il précisé à Diyaruna.

Le boycott pourrait réussir dans les villages et les petites villes en dehors des grands centres commerciaux, dont les populations dépendent de l'agriculture, a-t-il ajouté, mais pas dans les zones commerciales ou fortement peuplées, où le boycott sera sans aucun doute difficile.

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