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Sécurité

Des équipes irakiennes débarrassent Mossoul de ses nombreuses mines

Par Khalid al-Taie

Des spécialistes du déminage désamorcent des engins dissimulés par « l'État islamique » devant l'hôpital général de Mossoul. [Photo extraite de la page Facebook de la Direction irakienne des affaires de déminage]

Des spécialistes du déminage désamorcent des engins dissimulés par « l'État islamique » devant l'hôpital général de Mossoul. [Photo extraite de la page Facebook de la Direction irakienne des affaires de déminage]

Les résidus de la guerre laissés par « l'État islamique » (Daech) encombrent de larges portions de Mossoul, notamment dans la partie ouest de la ville, et représentent un danger immédiat pour les habitants.

Pour atténuer ce risque et permettre aux habitants des quartiers libérés de revenir, le gouvernement irakien travaille avec des partenaires locaux pour nettoyer la zone, afin que les travaux de reconstruction puissent débuter le plus rapidement possible.

Des engins explosifs, dont la plupart sont des munitions de différentes tailles, sont omniprésents dans les rues de Mossoul.

« Pratiquement aucune partie de la ville n'est exempte de ces engins », a expliqué à Diyaruna Khalid Rashad, chef de la Direction irakienne des affaires de déminage.

La pollution due à ces engins est extrêmement forte, a-t-il ajouté, soulignant qu'il est « actuellement difficile d'en évaluer précisément le nombre et la localisation ».

Après la libération de l'est de Mossoul, « nous avons débuté le travail de génie avec le ministère de la Défense et nos partenaires pour retirer ces munitions », a-t-il poursuivi, les opérations de nettoyage commençant dans les quartiers résidentiels et dans les stations-service et les centrales de production d'électricité.

Les zones traitées en priorité sont celles où reviennent de grands nombres de déplacés internes (DI), a-t-il précisé, ainsi que les zones densément peuplées comme Hammam al-Alil et al-Qayyarah.

Les équipes nettoient désormais les quartiers ouest

« Nous travaillons actuellement dans la partie ouest, où nos équipes de spécialistes procèdent à des analyses techniques préliminaires pour identifier le niveau de pollution des engins et là où ils se concentrent », a précisé Rashad.

La mission dépend de « critères opérationnels qui ne permettent pas aux équipes du génie de travailler de manière aléatoire ou dans l'urgence, ni de se précipiter sans les calculs préalables nécessaires », a-t-il expliqué.« Nous essayons d'être prudents, car le maniement et le désamorçage de ces explosifs ne sont pas chose facile ».

Rashad a souligné que les engins explosifs improvisés (EEI) de diverses tailles, que Daech avait confectionnés en utilisant des outils et des matériaux primitifs sont les matériaux les plus difficiles et les plus dangereux à manipuler.

Ils « peuvent être de tailles très différentes, et les matériaux explosifs utilisés, ou la manière dont ils sont actionnés dépendent de celui qui les a fabriqués », a-t-il précisé. « Chacun d'eux nécessite une attention et une connaissance poussées pour les désamorcer, afin de ne pas causer de victimes ».

Les équipes ont détruit des milliers d'EEI répartis dans des zones entières, a-t-il indiqué, qui étaient notamment concentrés dans des couloirs empruntés par les familles qui tentaient de fuir et dans les lignes de défense de l'ennemi.

« Nous travaillons sans interruption et remplirons notre mission dès que possible », a-t-il ajouté.

Travailler de concert pour nettoyer la ville

Les partenaires locaux travaillent sous la supervision de la Direction irakienne des affaires de déminage, notamment la société al-Fahd, spécialisée dans l'élimination des explosifs et la neutralisation des bombes non désamorcées.

Cette entreprise a réussi à nettoyer plusieurs champs de mines dans l'est et le sud de Mossoul, y compris à l'hôpital Hammam al-Alil, la station d'essence du village d'Azba, et le point de contrôle de sécurité d'al-Aqrab sur l'autoroute conduisant à Bagdad.

Son directeur général, Mohamed Attia, a expliqué à Diyaruna que sa société avait également évalué le degré de pollution par des explosifs dans seize quartiers d'habitation.

« Nous travaillons toujours au nettoyage de l'université de Mossoul et de plusieurs écoles, centres de santé et centrales d'assainissement et électriques dans l'est de la ville, en plus de la cimenterie à Hammam al-Alil », a-t-il précisé.

« Nous commençons par des analyses géographiques pour identifier les zones polluées, puis nous détruisons les engins, en collaboration avec le ministère de la Défense », a-t-il ajouté.

L'ouest de Mossoul est « un vaste champ de mines »

Attia a expliqué que ses équipes étaient récemment passées dans les quartiers ouest de Mossoul, où elles ont entamé le travail d'analyse et de reconnaissance.

« Nous avons conduit une analyse préliminaire pour identifier le volume de polluants explosifs dans huit quartiers résidentiels », a-t-il indiqué, et les résultats ont montré que 75% de ces quartiers étaient contaminés.

« Nous ne ménagerons aucun effort pour assurer un environnement sûr aux habitants de Mossoul et pour traiter cette menace », a-t-il poursuivi.

Daech a transformé l'ouest de Mossoul en « un vaste champ de mines », a expliqué à Diyaruna Khalaf al-Hadidi, membre du conseil provincial de Ninive.

« Les éléments de Daech ont installé leurs mines dans les rues, les ruelles, les allées et à l'intérieur des maisons, en particulier dans les vieux quartiers de la vile », a-t-il indiqué, dans le but de ralentir la progression des forces de libération et d'infliger de lourdes pertes aux civils.

« Les résidus explosifs et les mines constituent une importante source de préoccupation, car la sécurité et la reconstruction ne peuvent être assurées tant qu'ils ne seront pas éliminés », a-t-il encore ajouté. « Mais nous sommes confiants dans la capacité du gouvernement à relever le défi. »

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