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D'anciens membres de la police de Ninive retrouvent leur poste

Par Khalid al-Taie

Des membres de la police locale de Ninive retirent des engins explosifs improvisés (EEI) que « l'État islamique » a laissé derrière lui en fuyant les combats contre les forces irakiennes. [Photo extraite de la page Facebook de la police de Ninive]

Des membres de la police locale de Ninive retirent des engins explosifs improvisés (EEI) que « l'État islamique » a laissé derrière lui en fuyant les combats contre les forces irakiennes. [Photo extraite de la page Facebook de la police de Ninive]

Le gouvernement irakien a commencé à rétablir dans leurs fonctions les anciens membres de la police de Ninive qui avaient abandonné le service après que « l'État islamique » (Daech) eut pris le contrôle de la province en juin 2014.

Cette décision devrait bénéficier à plus de 13 000 membres de la police qui avaient été limogés après avoir été considérés comme absents du service, ont expliqué des responsables à Diyaruna.

De nombreux membres des forces de sécurité ont exprimé leur désir de reprendre du service et de servir à nouveau leur pays, a déclaré Mahasen Hamdoun, députée irakienne représentant la province de Ninive.

« La plupart de ces gens ont perdu leur maison et ont été déplacés en raison du terrorisme, et ont récemment réussi à rentrer chez eux après que leur ville fut libérée », a-t-elle expliqué à Diyaruna.

Hamdoun a précisé avoir rencontré le Premier ministre irakien Haider al-Abadi il y a trois mois pour lui transmettre le souhait de ces policiers de reprendre le travail.

Le Premier ministre « a favorablement accueilli cette demande », a-t-elle ajouté, soulignant que plusieurs réunions avec des responsables du ministère de l'Intérieur s'en étaient suivies, à la suite desquelles il a été décidé de réintégrer le personnel limogé.

« Au total, cela concerne 13 430 anciens membres des forces de police locale ainsi que des membres de la défense civile et de la police de la circulation » qui avaient été limogés, a-t-elle précisé.

Le ministère de l'Intérieur a entamé la procédure de vérification de leur identité pour s'assurer qu'ils n'ont commis aucune violation aux règles de la sécurité, a expliqué Hamdoun.

Il est important « de s'assurer qu'aucun membre ainsi rétabli dans ses fonctions n'a de lien avec un groupe terroriste ni n'a commis de crime de quelque type que ce soit, afin de prévenir toute atteinte ultérieure à la sécurité », a-t-elle ajouté.

Plus de police nécessaire

Depuis que la partie est de Mossoul a été déclarée libérée de Daech en début d'année, la police de Ninive a rouvert douze postes et directions dans la province. Les voitures de patrouille de la police locale, reconnaissables à leur couleur verte, circulent à nouveau dans les rues des zones libérées.

Rétablir ces policiers dans leurs fonctions renforcera la sécurité et la stabilité dans la province, a affirmé Mohammed Ibrahim, président de la commission pour la sécurité du conseil provincial.

« La force de police de Ninive compte actuellement quelque 12 000 hommes, mais ce nombre ne suffit pas pour couvrir l'ensemble des opérations de sécurité dans notre province », a-t-il indiqué à Diyaruna.

« Avec la libération imminente de l'ensemble de la ville de Mossoul, nous aurons besoin de recruter plus de membres de la sécurité pour prendre le contrôle des zones libérées et y renforcer la stabilité », a-t-il ajouté.

Ce personnel limogé possède une grande expérience « non seulement en matière de sécurité et de lutte contre le crime, mais aussi pour les questions administratives, comme l'émission de papiers d'identité et la rédaction de rapports de police », a poursuivi Ibrahim.

La sécurité des zones libérées, une priorité maximale

La réouverture des postes de police et la réintégration de membres de la police envoient « un message rassurant aux citoyens, qui montre que la sécurité de leurs quartiers est l'une des principales priorités du gouvernement », a estimé pour Diyaruna Basma Basim, présidente du conseil de district de Mossoul.

Les forces des Services antiterroristes, de l'armée et de la police fédérale ont toutes été chargées de protéger les zones libérées de Mossoul, a-t-elle expliqué.

« Mais nous devons maintenant grossir les rangs de la police locale et l'équiper de véhicules et de matériel militaires afin qu'elle puisse remplir ses missions lorsque les forces de libération s'en iront », a-t-elle ajouté.

La police de Ninive collabore avec les habitants pour arrêter les terroristes qui se cachent dans la ville, a expliqué Basim.

« Aujourd'hui, chacun travaille à consolider la victoire qui a été obtenue », a-t-elle conclu.

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