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Sécurité

Les forces irakiennes renforcent la sécurité dans l'ouest d'al-Sharqat

Par Khalid al-Taie

Des policiers d'al-Sharqat vérifient les papiers d'un habitant. « L'État islamique en Irak et au Levant » a monté des opérations contre la partie occidentale de la ville, libérée en 2016. [Photo fournie par la police d'al-Sharqat]

Des policiers d'al-Sharqat vérifient les papiers d'un habitant. « L'État islamique en Irak et au Levant » a monté des opérations contre la partie occidentale de la ville, libérée en 2016. [Photo fournie par la police d'al-Sharqat]

À partir de positions défensives avancées dans l'ouest d'al-Sharqat, les forces irakiennes, appuyées par des combattants de tribus locales, accentuent leurs préparatifs pour répondre à de possibles attaques de « l'État islamique en Irak et au Levant » (EIIL).

Bien que les forces irakiennes aient pu reprendre le contrôle de la partie ouest de la ville le 22 septembre 2016, sa partie est reste sous le contrôle de l'EIIL.

Le danger que représente la partie est d'al-Sharqat, dernier bastion de l'EIIL dans la province de Salaheddine, est qu'elle assure un lien géographique avec des régions où les combattants de l'EIIL disposent encore d'une forte présence, en particulier al-Hawija dans la province de Kirkouk, ont expliqué des responsables.

Le 4 avril, le groupe a lancé une attaque à partir de ces régions contre la ville de Tikrit, dans la province de Salaheddine, en utilisant des kamikazes portant des ceintures explosives.

Cette attaque, décrite comme « la plus violente » lancée contre Tikrit depuis sa libération il y a deux ans, a fait clairement ressortir les menaces sécuritaires provenant de la rive droite du Tigre.

« Il est impossible à des militants de l'EIIL de franchir la rivière et de s'implanter dans les villes et villages libérés », a expliqué Abed Sultan Issa, membre de la commission de sécurité du conseil provincial de Salaheddine.

« La récente attaque contre Tikrit a été le résultat d'une lacune sécuritaire, et cela se produit partout », a-t-il précisé à Diyaruna. « Mais le groupe ne sera pas en mesure d'occuper chaque centimètre carré de terrain ou de représenter une grande menace pour nos villes. »

Des attaques sporadiques ont lieu depuis l'est d'al-Sharqat, a-t-il poursuivi, « et elles se heurtent à une opposition de la police, de l'armée et des tribus ».

Une forte coordination sécuritaire

Un niveau élevé de coordination sécuritaire, a ajouté Issa, « et un bon travail de renseignements permettent de suivre les mouvements des militants et de faire échouer les tentatives d'infiltration ».

« Nous n'avons encore trouvé aucun signe de présence de cellules terroristes », a-t-il précisé.

Les habitants de l'ouest d'al-Sharqat coopèrent avec les forces irakiennes, et « ils refusent tous de voir le groupe revenir », a déclaré Issa.

Toutefois, une opération militaire de grande envergure reste nécessaire pour « libérer la partie occupée d'al-Sharqat et couper les routes de liaison de l'ennemi avec ses quartiers généraux à al-Hawija et dans les zones environnantes », a-t-il ajouté.

Les forces de sécurité sont en alerte et prêtes à répondre aux attaques de l'EIIL, a expliqué à Diyaruna le maire d'al-Sharqat, Ali Dawdah.

« Les forces du commandement des opérations dans la province de Salaheddine, la police de la province et la 51e brigade tribale d'al-Sharqat constituent une ligne de défense », a-t-il ajouté.

Des opérations militaires sont en cours pour combler les lacunes exploitées par les terroristes et parer toute menace potentielle, a-t-il poursuivi.

Les combattants de l'EIIL tirent sans discrimination des obus de mortiers qui s'abattent sur des maisons civiles, a-t-il indiqué, « mais les forces de sécurité répondent rapidement et font taire les sources des tirs ».

L'EIIL se prépare à subir une défaite

Al-Sharqat pourrait être une cible importante pour l'EIIL, du fait de l'anticipation de la défaite par le groupe, a expliqué Dawdah.

« [L'EIIL] vit sous l'impact de défaites successives, et il tente probablement d'ouvrir un passage sûr par le mont Zawyia et al-Sharqat pour permettre la fuite de ses éléments d'al-Hawija vers Hatra et Tal Abtah », a-t-il indiqué.

De là, ils tenteront probablement de s'infiltrer en Syrie, a-t-il poursuivi.

« Cela n'est pas possible en raison du fort déploiement d'unités militaires le long de la ligne de défense parallèle aux régions situées à l'ouest de Kirkouk », a-t-il précisé.

Le lieutenant-colonel Saleh Hassan Zleit, commandant en second de la 51e brigade tribale d'al-Sharqat, a expliqué à Diyaruna qu'il continue d'inspecter les points de déploiement de ses forces sur le terrain, soulignant « qu'il ne se passe pas un jour sans que soit menée une mission de combat ».

« Lorsque nous disposons de renseignements sur la présence de rassemblements ou de mouvements de l'EIIL, nous commençons immédiatement un bombardement d'artillerie », a-t-il fait savoir. « Si les rassemblements sont éloignés des zones de contact, nous les attaquons avec les moyens aériens de l'armée. »

C'est ainsi que le 1er avril, des avions irakiens ont frappé un repaire de l'EIIL dans le village d'al-Safina, à l'est d'al-Sharqat, tuant quinze des combattants du groupe.

La dernière fois que l'EIIL a été en mesure de lancer une grande attaque contre l'ouest d'al-Sharqat, ce fut le 4 novembre 2016, a indiqué Zleit.

« Depuis, il n'a pas été en mesure de mener de telles attaques à cause de nos bombardements précoces de ses centres de rassemblements lors d'opérations de qualité », a-t-il indiqué.

L'EIIL possède une forte présence militaire à al-Hawija et dans les zones d'al-Fatha et Allas, a-t-il précisé, mais son influence dans l'est d'al-Sharqat est « très faible en raison des activités militaires en cours sur cet axe ».

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