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Sécurité

Les forces irakiennes se préparent à lancer un assaut sur l'ouest de l'Anbar

Par Khalid al-Taie

Des combattants tribaux de la brigade de l'Euphrate supérieur participent à une session d'entraînement. [Photo tirée de la page Facebook de la brigade de l'Euphrate supérieur]

Des combattants tribaux de la brigade de l'Euphrate supérieur participent à une session d'entraînement. [Photo tirée de la page Facebook de la brigade de l'Euphrate supérieur]

Cinq cents combattants de tribus de la brigade de l'Euphrate supérieur se préparent à chasser « l'Etat islamique en Irak et au Levant » (EIIL) de ses derniers bastions dans la partie la plus occidentale de l'Anbar.

À la fin de l'année dernière, des membres des forces tribales ont terminé la formation de base à la base militaire d'Ain al-Assad, dans le district d'al-Baghdadi.

Après avoir réussi leur entraînement, fourni par des instructeurs de la coalition internationale, ils ont été équipés avec des armes et des véhicules militaires en préparation de la bataille à venir.

Le colonel Moussa al-Karbouli, commandant de la brigade, a affirmé à Diyaruna que ses soldats étaient prêts.

« Nos combattants sont bien préparés et combattent aux côtés de leurs frères des forces de l'armée et de la police pour reprendre leurs régions dans l'Euphrate supérieur », a-t-il fait savoir.

La brigade de l'Euphrate supérieur est composée de combattants venus d'au moins 20 tribus de l'ouest de l'Anbar, a indiqué al-Karbouli, ajoutant qu'ils avaient « hâte d'affronter et de battre l'EIIL ».

Ils sont en bonne forme physique, a-t-il poursuivi, et ont reçu un entraînement sur l'utilisation des armes, le tir et la guerre urbaine.

« Nous cherchons toujours à développer leurs capacités », a-t-il précisé.

La brigade attend des ordres du commandement, a-t-il ajouté, « et avant l'arrivée de l'heure fatidique, nous poursuivrons nos préparations et notre entraînement ».

Les défenses de l'EIIL en ruines

Anah, Rawa et al-Qaim sont les trois villes majeures encore sous le contrôle de l'EIIL dans l'Anbar.

« L'ennemi n'a pas les moyens de défendre ces bastions », a affirmé al-Karbouli. « Les raids aériens intensifs de la coalition internationale ont détruit sa force et ses lignes de ravitaillement, et ont paralysé ses mouvements. »

Les zones de la frontière avec la Syrie ne peuvent plus servir de refuge à l'EIIL, a-t-il fait savoir.

« L'armée et les forces tribales les assiègent dans le désert de l'Anbar, et du côté syrien les Forces démocratiques syriennes (FDS) avancent sur Deir Ezzor », a-t-il ajouté.

Dimanche 9 avril, les forces tribales tenant un poste-frontière isolé avec la Syrie ont repoussé un double attentat suicide à la voiture piégée, avec un soutien aérien de la coalition.

Cette attaque de l'EIIL sur le passage frontalier d'al-Walid a été lancée depuis le désert du côté irakien de la frontière, juste après minuit, a rapporté l'AFP.

Un officier de l'armée irakienne et un officier local de l'Anbar ont indiqué que les combattants tribaux ont neutralisé les deux véhicules avant qu'ils aient pu atteindre le poste-frontière.

En plus de leurs défenses en ruines, les combattants de l'EIIL sont confrontés à des pertes croissantes de leurs finances , ce qui limite leur capacité à mener des opérations.

L'EIIL a perdu la plupart des ressources qui lui rapportaient de l'argent, notamment le pétrole et les antiquités.

« Le commerce de biens volés est tout ce qu'il leur reste désormais », a déclaré al-Karbouli. « Ils ont pillé toutes les propriétés de l'Etat et les maisons des citoyens , et ont même démonté et vendu les fenêtres et les portes des écoles. »

Pression militaire croissante

Des préparations sont en cours pour libérer les villes d'Anah, Rawa et al-Qaim, a fait savoir Cheikh Qatari Kahlan al-Obeidi, conseiller du gouverneur de l'Anbar.

« Le commandent en chef des forces armés, [Haider al-Abadi], a ordonné à deux divisions militaires, la 3ème division de la police fédérale et la 9ème division blindée de prendre part à la bataille pour libérer ces villes une fois qu'elles auront mené à bien leurs opérations de libération de Mossoul », a-t-il indiqué à Diyaruna.

Le 4 avril, la 7ème division de la police, avec le soutien de tribus, a lancé une opération militaire visant à chasser l'EIIL des villages d'al-Mudhim et Umm al-Waz, au sud-ouest d'Anah, a rapporté al-Obeidi.

Cette opération a pour but d'éliminer la menace que les combattants de l'EIIL font peser sur les villages et les villes libérées, surtout à al-Rutbah et Haditha.

La coalition internationale mène également des frappes aériennes quotidiennes visant des repaires et des caches d'armes de l'EIIL dans l'Euphrate supérieur, a-t-il précisé.

Cette campagne de bombardement intensif « a créé la confusion chez l'EIIL et l'a rendu incapable de mobiliser un grand nombre de troupes et de mener des attaques à grande échelle comme il le pouvait auparavant », a déclaré al-Obeidi.

Au lieu de cela, le groupe a recours à des tactiques d'attaques éclair, a indiqué à Diyaruna Imad Meshaal al-Dulaimi, maire d'al-Rutbah.

« Les frappes aériennes l'ont forcé à abandonner les positions fixes et à se déplacer en petits convois ne dépassant pas neuf ou dix véhicules dans une zone désertique encore plus grande autour d'al-Rutbah, et jusqu'à al-Qaim au nord », a-t-il expliqué.

Al-Dulaimi a souligné le besoin d'améliorer les systèmes de surveillance du désert.

« La zone désertique de l'Anbar constitue un tiers du territoire de l'Irak, et la reprendre de façon traditionnelle est un lourd fardeau », a-t-il affirmé. « Nous devons utiliser des drones et des hélicoptères à grande échelle».

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