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Les fonctionnaires de Ninive perçoivent leurs arriérés de salaires

Par Alaa Hussain à Bagdad

Des employés municipaux font la queue à Mossoul pour recevoir leurs arriérés de salaires, dont le paiement reprend enfin après l'éviction de « l'État islamique en Irak et au Levant ». [Photo fournie par la Direction des municipalités de Ninive]

Des employés municipaux font la queue à Mossoul pour recevoir leurs arriérés de salaires, dont le paiement reprend enfin après l'éviction de « l'État islamique en Irak et au Levant ». [Photo fournie par la Direction des municipalités de Ninive]

Les employés municipaux de la province de Ninive ont fait la queue de longues heures durant pour recevoir leurs arriérés de salaire, qu'ils ne percevaient plus depuis 21 mois, pendant lesquels « l'État islamique en Irak et au Levant » (EIIL) contrôlait la région.

Cette mesure est vécue comme un grand soulagement, ont expliqué des fonctionnaires locaux à Diyaruna.

Saeed al-Afri, employé municipal, a expliqué que cette somme, représentant plus de quinze millions de dinars irakiens (soit près de 12 000 USD), sera consacrée à la reconstruction de sa maison dans l'est de Mossoul, qui a été en partie détruite lors des combats.

Un autre employé, Marwan Abdoullah, a indiqué que la majeure partie de son salaire ira au remboursement de ses dettes et à l'achat de ce dont sa femme et ses enfants ont besoin.

« Ils ont souffert de réelles privations sous le joug de l'EIIL », a-t-il déclaré à Diyaruna.

Abdoul Qadir Ahmed, directeur des municipalités de Ninive, a expliqué à Diyaruna que ses services avaient versé les salaires de 21 mois en une seule fois aux 518 employés qui avaient repris le travail dans les départements municipaux de la province une fois l'EIIL chassé.

« Ces salaires sont leur droit naturel, et non un cadeau de quiconque », a-t-il affirmé.

Les salaires ont été distribués avec l'aide du ministère de la Construction, du Logement et des Municipalités, qui a débloqué les fonds sans aucun retard, a-t-il précisé.

« Le service municipal versera son salaire à chaque employé reprenant dès à présent le travail, dès lors qu'il s'engage à une présence officielle assidue et après vérification de son statut de sécurité », a indiqué Ahmed.

Accréditation de sécurité requise

Le directeur de l'éducation de Ninive, Mohammed al-Tahhan, a expliqué à Diyaruna que les accréditations de sécurité sont la condition sine qua non pour le paiement des salaires en retard dès lors qu'un employé reprend le travail.

« La province de Ninive compte actuellement plus de 17 000 éducateurs, enseignants et employés qui ont repris le travail, et seuls 6 500 d'entre eux ont reçu leurs salaires », a-t-il déclaré.

Les autres attendent de recevoir leur accréditation, a-t-il ajouté.

« Le ministère des Finances ne met aucun obstacle au déblocage de tous les salaires réservés pour les employés, mais le délai d'octroi des accréditations est ce qui entrave ce déblocage », a expliqué al-Tahhan.

Ce versement des salaires aidera à revitaliser le secteur de l'éducation dans la province, et encouragera les enseignants à assurer une meilleure présence, à un moment où la Direction de l'éducation a besoin des efforts de tous ses employés, a-t-il précisé.

« Débloquer ces salaires ne permettra pas seulement d'améliorer le secteur de l'éducation, mais se reflétera aussi positivement sur la situation économique et le pouvoir d'achat des citoyens de la province en général », a poursuivi al-Tahhan.

L'argent qui circulera à nouveau sur les marchés de Ninive améliorera l'ensemble des secteurs économiques, ce qui à son tour aidera la province à mettre en place sa sécurité et sa stabilité, a-t-il conclu.

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