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Jeunesse

Les jeunes de Bashiqa restaurent la gloire de leur ville

Par Khalid al-Taie

Ziri Kadi, une jeune volontaire de 22 ans et ses amis nettoient les rues de Bashiqa dans le cadre de l'initiative baptisée « Oliveraie », une campagne lancée par les jeunes destinée à réhabiliter la ville. [Photo fournie par Ziri Kadi]

Ziri Kadi, une jeune volontaire de 22 ans et ses amis nettoient les rues de Bashiqa dans le cadre de l'initiative baptisée « Oliveraie », une campagne lancée par les jeunes destinée à réhabiliter la ville. [Photo fournie par Ziri Kadi]

De jeunes volontaires de Bashiqa, une ville située au nord-est de Mossoul et connue pour ses oliviers, restaurent la beauté de leur ville, maintenant que les forces irakiennes en ont chassé « l'État islamique en Irak et au Levant » (EIIL).

Cette campagne, baptisée « Oliveraie », a été élaborée après l'éviction de l'EIIL en novembre et lancée officiellement au début de cette année, ont expliqué ses organisateurs.

« J'étais en contact avec des jeunes hommes et femmes de ma ville sur Facebook, et nous avons décidé de monter cette campagne et de commencer à travailler une fois que l'élimination des explosifs serait terminée », a rapporté Ziri Kadi, une volontaire de 22 ans, à Diyaruna.

Près de 80 jeunes hommes et femmes travaillent aujourd'hui ensemble par groupes de huit volontaires chacun pour mener à bien ce travail, a-t-elle poursuivi, à savoir nettoyer les ruelles et les rues et peindre les trottoirs et les murs.

Ce travail n'est pas sans risque, ajoute Kadi, car des restes de missiles et de voitures piégées sont parfois trouvés dans les détritus et doivent être retirés.

« Ce sont des défis, mais l'amour de notre ville nous incite à consacrer toute notre énergie à ce travail », a-t-elle déclaré, ajoutant que les volontaires cherchent à effacer les effets du terrorisme et à créer un lieu où espoir, paix et liberté pourront refleurir.

Les habitants de Bashiqa ont apporté leur soutien à cette campagne en faisant des dons d'argent pour acheter la peinture et le matériel de nettoyage, et en participant aux travaux, a poursuivi Kadi.

Les rues al-Rabih, al-Askari, al-Khafir et al-Jameh sont en cours de travaux, a-t-elle précisé, en plus des quartiers d'al-Malayin, al-Atshana et Ras al-Ein.

Persévérance et travail en équipes

« Notre campagne se caractérise par un esprit de persévérance et un travail en équipes », a expliqué pour sa part Nawras Malullah al-Shamsani à Diyaruna.

« Les volontaires sont des hommes et des femmes âgés de 14 à 30 ans », a-t-il souligné, et parmi eux se trouvent des étudiants, des professeurs, des employés et des militants qui sont « fiers des efforts qu'ils font pour restaurer la belle image de leur ville et en écrire une nouvelle histoire ».

C'est une campagne indépendante qui ne bénéficie d'aucun soutien, à part de petits dons et l'assistance des habitants, a poursuivi al-Shamsani.

Son but est d'encourager les déplacés internes (PDI) à revenir à Bashiqa, que 100 000 personnes de diverses sectes et ethnies considéraient jadis comme leur maison, a-t-il ajouté.

Toutefois, le rythme des retours a été lent, une quarantaine de familles seulement ayant réintégré leurs foyers dans la ville à ce jour, a expliqué Samim Abdoullah, un autre volontaire de cette campagne.

« Nous avons retiré plusieurs tonnes de déchets et de résidus, et ouvert des réseaux d'égouts, en plus de la décoration et de la peinture », a-t-il précisé à Diyaruna.

Planter des arbres, peindre des maisons

« Nous plantons également des arbres sur les places publiques », a indiqué Abdoullah. « Nous avons reçu 2 500 graines de pin et d'arbres ornementaux du collège d'agriculture de la province de Dohuk et avons à ce jour planté près de 400 d'entre eux. »

« Nous espérons à l'avenir augmenter le nombre des oliviers, qui ont fait la réputation de la ville », a-t-il ajouté.

Les volontaires de cette campagne envisagent également d'aider à restaurer et à repeindre les maisons endommagées, a poursuivi Abdoullah, ainsi qu'à reconstruire les douze écoles que comptait la ville.

Malgré le manque actuel de services publics comme l'électricité et l'eau, a-t-il expliqué, « le rythme des retours devrait s'accélérer à la fin de l'année scolaire en cours et au début des vacances d'été ».

« De nombreux DI ne pourront revenir qu'une fois les cours terminés dans les écoles de leurs enfants » dans les régions qui les accueillent, a-t-il ajouté. «Et jusqu'à cette date, nous disposons de suffisamment de temps pour continuer à travailler. »

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