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Transports

Reprise des transports publics dans certaines régions d'Irak

Par Khalid al-Taie

Des responsables irakiens assistent le 16 janvier à l'inauguration d'un nouveau terminal à Baquba, capitale de la province de Diyala, dans le cadre d'un effort visant à encourager les gens à se rendre de Bagdad vers les régions libérées. [Photo fournie par le ministère irakien des Transports]

Des responsables irakiens assistent le 16 janvier à l'inauguration d'un nouveau terminal à Baquba, capitale de la province de Diyala, dans le cadre d'un effort visant à encourager les gens à se rendre de Bagdad vers les régions libérées. [Photo fournie par le ministère irakien des Transports]

Les transports publics entre la capitale irakienne et les villes du nord et de l'ouest du pays ont repris, alors que les forces irakiennes reprennent de plus en plus de territoire à « l'État islamique en Irak et au Levant » (EIIL).

Les terminaux d'al-Nahda et al-Alawi au centre de Bagdad fourmillent de voyageurs venus pour se rendre à des destinations qui furent un temps inaccessibles.

Yasser al-Jubury, un chauffeur de taxi de 45 ans, a expliqué à Diyaruna qu'il avait repris le travail après plus de deux ans d'inactivité, permettant aux personnes de faire le voyage dans les deux sens entre le terminal d'al-Nahda et les provinces de Salaheddine et de Ninive.

Le transport vers les villes libérées de ces provinces se déroule correctement, a-t-il décrit à Diyaruna.

« Il y a quelques mois, il était inimaginable de se rendre dans des villes telles qu'al-Sharqat, al-Qayyarah et al-Hamdaniya », a-t-il poursuivi. « Aujourd'hui, les gens y vont sans crainte ; les routes sont sûres et tout est redevenu normal. »

Retour des habitants déplacés

La majorité de ces voyageurs sont des déplacés internes (DI), qui avaient fui leurs villes après que l'EIIL s'en fut emparé durant l'été 2014.

Hassan Mahmoud, 40 ans, est revenu à plusieurs reprises dans sa ville de Tikrit, dans la province de Salaheddine, en compagnie de sa femme et de ses enfants, depuis que l'EIIL en a été chassé, pour vérifier l'état de sa maison et se faire une idée de la situation d'ensemble.

« La route est maintenant sûre, tout comme notre ville, ce qui m'a incité à revenir cette fois avec ma famille pour mettre un terme à notre déplacement », a-t-il expliqué à Diyaruna.

Bien que le volume du trafic ne soit pas ce qu'il était, les choses reprennent à un rythme accéléré, si l'on en croit Mithaq Talib al-Alyawi, directeur général de l'entreprise publique au ministère des Transports chargée des transports privés.

Les transports de passagers débutent actuellement aux premières heures de la matinée, pour ne s'arrêter qu'au coucher du soleil, a-t-il précisé.

Cette entreprise publique de transport privé « a été l'une des premières entreprises gouvernementales à reprendre son activité régulière dans les villes libérées », a-t-il poursuivi.

« Au fur et à mesure que les villes sont libérées, nous mettons immédiatement en place des lignes de bus en provenance et à destination de ces villes », a-t-il ajouté. « Nous avons ainsi rouvert toutes les lignes reliant la capitale aux villes libérées dans les provinces de Salaheddine et de l'Anbar. »

Parmi elles, Tikrit, al-Sharqat, Ramadi, Falloujah et Heet, a-t-il précisé.

« Ces lignes ont maintenant été étendues à d'autres villes et régions récemment libérées dans la province de Ninive, comme al-Qayyarah, al-Hamdaniya, Bartella et la rive est de la ville de Mossoul », a ajouté al-Alyawi.

Réfection des infrastructures endommagées

L'entreprise envisage de réhabiliter tous les terminaux endommagés par suite d'attaques terroristes, a précisé al-Alyawi.

« Certains terminaux sont en bon état, d'autres fonctionnent à la moitié de leur capacité », a-t-il expliqué. « Nous allons analyser l'ensemble des dégâts, et nous préparerons un plan complet en vue de leur reconstruction, avec le soutien de sociétés d'investissement. »

Le 16 janvier, la compagnie a ouvert un nouveau terminal intérieur à Baquba, une ville au centre de la province de Diyala, dans le cadre de ses efforts visant à aider la population et à renforcer la stabilité dans les provinces qui ont souffert aux mains de l'EIIL.

« La reprise des transports redonnera de la vie à tous les secteurs, ainsi qu'à l'activité de construction et d'échanges économiques et commerciaux », a déclaré à Diyaruna Ahmed Nazem al-Azzawi, vice-président du conseil provincial de Salaheddine.

« Notre province ne possède actuellement qu'une seule route la reliant à la capitale, et il est nécessaire de la sécuriser et d'y faciliter le trafic, d'en augmenter l'efficacité », a-t-il précisé.

Le terrorisme a grandement endommagé les infrastructures de la province, a ajouté al-Azzawi, et un vaste effort de réhabilitation routière est nécessaire, incluant l'ensemble des installations et des services publics.

« La reprise des transports en provenance et à destination des zones libérées y renforcera toutes les activités économiques », a estimé l'économiste Basem Jamil Antoine pour Diyaruna.

« Ces régions ont besoin des transports pour faciliter le retour de leurs populations déplacées et pour garantir leurs besoins essentiels en nourriture et en marchandises commerciales », a-t-il ajouté.

« Les transports permettent également aux personnes d'obtenir les matériaux de construction nécessaires pour reconstruire leurs maisons », a-t-il poursuivi.

« La reprise de l'activité dans ce secteur essentiel améliore la situation générale dans les provinces qui ont été incendiées par le feu des terroristes, leur permet plus facilement de réhabiliter leurs infrastructures, et accélère leur stabilisation et leur vitalité », a conclu Antoine.

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