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Succès pour un groupe de l'opposition syrienne contre l'EIIL dans le désert d'al-Hamad

Par Waleed Abou al-Khair au Caire

Jaish Maghawir al-Thawra (Armée des commandos révolutionnaires) lutte contre « l'État islamique en Irak et au Levant » dans la région de Badia, en Syrie. [Photo fournie par Jaish Maghawir al-Thawra]

Jaish Maghawir al-Thawra (Armée des commandos révolutionnaires) lutte contre « l'État islamique en Irak et au Levant » dans la région de Badia, en Syrie. [Photo fournie par Jaish Maghawir al-Thawra]

De féroces combats font actuellement rage dans la région de Badia, dans le centre de la Syrie. Ils opposent Jaish Maghawir al-Thawra (Armée des commandos révolutionnaires), une faction de l'opposition, et « l'État islamique en Irak et au Levant » (EIIL).

Cette Armée des commandos révolutionnaires (ACR) a déjà libéré de vastes portions du désert d'al-Hamad, dans la région syrienne de Badia, et débarrasse actuellement la zone des engins explosifs improvisés (EEI) que l'EIIL y a dissimulés avant sa retraite, ont expliqué de hauts commandants militaires à Diyaruna.

Une vidéo diffusée le 11 mars montrait un membre de l'ARC retirant le drapeau de l'EIIL, utilisé par le groupe pour symboliser son soi-disant État, d'une tour abandonnée dans le désert d'al-Hamad et plantant le drapeau de la révolution syrienne à sa place.

Non content de piéger les appareils électroménagers et les maisons, l'EIIL a également caché des explosifs dans ses drapeaux, ce qui est considéré par les commandants et les experts militaires comme contraire à l'Islam.

L'ACR est constituée de près de 400 combattants syriens qui avaient auparavant combattu l'EIIL sous la bannière de l'Armée syrienne libre (ASL) et sont originaires de Badia, Deir Ezzor, Homs, Alep et Damas, en Syrie, en plus d'un certain nombre de combattants tribaux, a expliqué à Diyaruna le lieutenant-colonel Mouhannad al-Tallaa, commandant de l'ACR.

L'objectif principal du groupe est « de supprimer l'injustice dont souffre notre population civile et d'éradiquer le terrorisme », a-t-il expliqué.

Les opérations militaires en cours se concentrent dans la région d'al-Hamad, avant de libérer les villes et les villages contrôlés par l'EIIL, a-t-il précisé.

« Les combattants de l'ACR mènent des opérations de surveillance et de reconnaissance pour identifier les cibles de l'EIIL, après quoi nos troupes lancent des attaques au sol avec le soutien aérien de la coalition internationale », a-t-il poursuivi.

La coopération avec la coalition est assurée au travers d'un commandement opérationnel conjoint, qui coordonne les opérations de surveillance, de suivi et de reconnaissance.

L'opération en cours dans la région de Badia est « l'une des opérations militaires les plus difficiles qu'un groupe armé, quel qu'il soit » puisse mener, a déclaré le journaliste syrien Mohammed al-Abdoullah.

Le terrain désertique très difficile, avec ses vastes étendues et ses conditions naturelles très rudes rendent la navigation très délicate, a-t-il ajouté, soulignant qu'il faut parfois des heures avant d'identifier et de localiser une route ou un lieu précis, même avec un système de navigation moderne.

L'EIIL ne respecte pas la religion

L'EIIL laisse derrière lui de nombreux pièges et des multitudes de mines, a ajouté al-Tallaa, rappelant qu'il s'agit là du « mode opératoire habituel du groupe ».

« Le groupe piège tout, y compris son drapeau noir », a-t-il indiqué, ajoutant qu'il avait modifié son drapeau et en avait changé la signification « comme il l'a fait avec de nombreux autres symboles islamiques ».

« Le groupe ne se préoccupe pas de drapeaux ou de religion ; la seule chose qui l'intéresse, c'est d'éliminer le plus grand nombre possible de ses adversaires, qu'il s'agisse de civils ou autres », a ajouté al-Tallaa.

Les unités de l'ACR débarrassent les zones libérées des mines et des pièges qui ont « malheureusement coûté la vie à de nombreux civils », a-t-il indiqué.

L'EIIL a utilisé cette tactique dans plus d'une région en Syrie, a rapporté le journaliste al-Abdoullah, ajoutant que plusieurs civils et combattants dans les zones libérées ont été victimes de drapeaux, de mosquées et même de Corans piégés.

« [L'EIIL] a commencé par désacraliser le drapeau islamique lorsqu'il en a fait son emblème, en violation des enseignements de la religion islamique, transformant le drapeau de l'Islam en un drapeau qui, dans le monde entier, est maintenant synonyme de terrorisme et d'assassinat », a-t-il affirmé, soulignant que brûler le drapeau est une autre preuve du non-respect du groupe pour la religion.

« Les pièges que l'EIIL laisse derrière lui sont une preuve de ses pratiques criminelles systématiques, ces mines étant les plus susceptibles de blesser des civils car elles sont dissimulées dans des maisons et des zones agricoles », a expliqué Cheikh Moaz Abdoul Karim, ancien prédicateur à la mosquée al-Omar d'Alep, qui habite maintenant au Caire.

L'islam interdit formellement de s'en prendre aux civils durant les combats, a-t-il rappelé.

Abdoul Karim a salué l'ACR pour ses exploits dans la région syrienne de Badia, et pour avoir planté le drapeau de la révolution syrienne dans le désert.

« La situation en Syrie fait vraiment appel à des factions armées qui ne souscrivent pas à l'idéologie terroriste et agissent uniquement sur la base de leur foi pour libérer le pays et son peuple », a-t-il conclu.

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