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Difficiles combats de rue pour les forces irakiennes dans l'ouest de Mossoul

Par Khalid al-Taie

Les soldats irakiens, vus ici dans l'ouest de Mossoul, se battent pour chasser « l'État islamique en Irak et au Levant » de ses derniers bastions. [Photo fournie par les Services antiterroristes irakiens]

Les soldats irakiens, vus ici dans l'ouest de Mossoul, se battent pour chasser « l'État islamique en Irak et au Levant » de ses derniers bastions. [Photo fournie par les Services antiterroristes irakiens]

Après une longue journée de rudes combats dans les rues étroites et les ruelles de l'ouest de Mossoul, Ali Hamza, un jeune soldat irakien de 25 ans, s'est accordé quelques instants de repos avant de repartir pour une autre attaque contre les repaires de « l'État islamique en Irak et au Levant » (EIIL).

Les forces irakiennes affrontent les militants de l'EIIL lors d'une bataille très difficile sur la rive droite du Tigre. La zone est en effet très densément peuplée, avec des rues bordées de petites maisons alignées côte à côte.

De plus, l'étroitesse des rues ne permet pas aux soldats d'utiliser leurs véhicules militaires .

Mais Hamza et ses camarades de cette unité d'élite sont bien entraînés au combat de rue dans de telles conditions, a-t-il expliqué à Diyaruna.

« Nous utilisons des snipers contre l'ennemi là où ils ne nous attend pas, et nous faisons taire la source des tirs en quelques minutes », a-t-il ajouté.

« Notre principal souci est de les empêcher de se cacher derrière les habitants », a-t-il indiqué. « Nous tentons de les forcer à se mettre à découvert, puis ouvrons le feu au moment opportun. »

Un tiers de l'ouest de Mossoul est repris

Malgré la difficulté des combats, les troupes irakiennes ont déjà repris un tiers de l'ouest de Mossoul depuis que l'offensive a été lancée le 19 février, piégeant les extrémistes à l'intérieur de la ville.

« Nous combattons un ennemi qui a tout perdu », a poursuivi Hamza. « Ils n'échapperont pas à la mort. »

Les soldats de la 9e division blindée ont remporté une importante victoire samedi 11 mars au soir lorsqu'ils sont parvenus à couper la dernière route quittant l'ouest de Mossoul, a expliqué Brett McGurk, l'envoyé des États-Unis auprès de la coalition internationale.

« Les combattants qui restent encore dans Mossoul vont y mourir parce qu'ils sont coincés », a déclaré McGurk à des journalistes à Bagdad.

« Nous mettons tout en œuvre non seulement pour les battre dans Mossoul, mais aussi pour nous assurer que ces types ne parviendront pas à s'enfuir », a-t-il précisé.

Le Commandement des opérations conjointes (COC) en Irak a annoncé lundi des avancées supplémentaires, affirmant que les forces d'élite des Services antiterroristes avaient repris le quartier d'al-Nafat, a rapporté l'AFP.

Selon le lieutenant général Raed Shaker Jawdat, les forces de la division de réaction rapide, une autre unité des forces spéciales, et la police fédérale s'attachent à fouiller et à nettoyer le territoire situé en lisière de la vieille ville de Mossoul.

Ces forces mènent « des opérations de ratissage et de recherche dans les quartiers libérés de Bab al-Toub, à la recherche de pièges, de mines et de terroristes cachés parmi la population », a déclaré Jawdat dans un communiqué.

L'EIIL en « mauvais état psychologique »

Les combats à l'ouest de Mossoul se déroulent selon les plans, a précisé le général de brigade Yahya Rasoul, porte-parole du commandement des opérations conjointes.

« Nos troupes se battent sans relâche et malgré toutes les complications du terrain, elles obtiennent de bons résultats », a-t-il déclaré, ajoutant que sur le terrain, les progrès se poursuivent.

Les forces irakiennes avançant depuis le front sud de l'ouest de Mossoul ont déjà repris l'aéroport de Mossoul et la base de Ghazlani , en plus d'un quatrième pont sur le Tigre.

Sur les fronts nord et ouest, les troupes ont repris la chaîne de montagnes d'Atshana et al-Damarji, un village situé au sud de Badoush, resserrant l'étau sur l'EIIL, a précisé Rasoul.

Un grand nombre de militants de l'EIIL, notamment des combattants étrangers, ont été tués ou capturés lors de ces opérations, a-t-il poursuivi, précisant que des dizaines de cadavres de l'EIIL jonchent les rues de Mossoul.

Les combattants de l'EIIL sont désormais dans un « état psychologique lamentable », a expliqué à Diyaruna Khalaf al-Hadidi, membre du conseil provincial de Ninive.

Ils savent que leur défaite est proche, a-t-il indiqué, ajoutant qu'ils se battent désormais sans ordres, « car la plupart de leurs commandants ont été tués ou se sont enfuis en les laissant affronter seuls la mort ».

« Nos forces ont bloqué toutes les sorties possibles. Les militants de l'EIIL sont pris au piège et dans un état psychologique lamentable », a indiqué Binyan al-Jarba, membre de la commission de sécurité du conseil de la province de Ninive, à Diyaruna.

« Les tireurs ont le choix entre se rendre ou mourir », a-t-il ajouté. « Les éléments de l'EIIL tentent de se cacher derrière les civils et de profiter de la topographie complexe de la zone des combats. »

« Mais cela ne retardera pas de beaucoup l'issue de la guerre », a-t-il conclu.

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