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Les habitants de Mossoul essentiels pour chasser l'EIIL

Par Alaa Hussain à Bagdad

Les forces irakiennes patrouillent le quartier d'Arabi dans le nord de Mossoul après l'avoir repris à « l'État islamique en Irak et au Levant » le 22 janvier 2017. Les habitants fournissent des informations aux forces de sécurité sur les cellules dormantes des djihadistes dans la ville [Ahmad al-Rubaye/AFP]

Les forces irakiennes patrouillent le quartier d'Arabi dans le nord de Mossoul après l'avoir repris à « l'État islamique en Irak et au Levant » le 22 janvier 2017. Les habitants fournissent des informations aux forces de sécurité sur les cellules dormantes des djihadistes dans la ville [Ahmad al-Rubaye/AFP]

Les forces irakiennes chargées de débarrasser l'est de Mossoul des cellules dormantes de « l'État islamique en Irak et au Levant » ont reçu un soutien et une aide énormes des habitants de la ville, expliquent des responsables à Diyaruna.

Des messages sur les pages de réseaux sociaux d'organes de presse comme Al-Qayyarah News demandant aux habitants de dénoncer les éléments de l'EIIL ont attiré des centaines de commentaires positifs.

Certains sites ont publié des photos d'habitants de Mossoul ayant collaboré avec l'EIIL ou ayant rejoint ses rangs au cours des deux dernières années, dans le cadre d'une campagne dans les médias qui appelle les habitants à les dénoncer.

Les forces de sécurité travaillent avec les habitants de la ville pour identifier les éléments de l'EIIL qui se cachent dans la partie est de la ville, a expliqué à Diyaruna le général de brigade Yahya Rasoul, porte-parole du Commandement conjoint des opérations

Les forces irakiennes, représentées par des régiments de l'armée et la police de Ninive et appuyées par des efforts des renseignements militaires, ont réussi à appréhender des dizaines d'éléments de l'EIIL, a-t-il précisé.

Ces individus ont été remis aux autorités pour être interrogés en attendant leur procès devant des tribunaux irakiens, a-t-il poursuivi.

Un appareil de renseignement actif

Les autorités irakiennes chargées de la sécurité disposent d'un appareil de renseignement actif à Mossoul et ont utilisé des renseignements corroborés pour identifier les cellules dormantes de l'EIIL, a expliqué Rasoul.

Selon des articles parus dans la presse, il existe des centaines d'informateurs à Mossoul, qui aident les forces de sécurité à cibler les positions et les mouvements de l'EIIL et à empêcher des attentats à la voiture piégée ou des incidents dus à des engins explosifs improvisés (EEI) dissimulés.

« Certains éléments de l'EIIL qui vivaient dans les villages de la périphérie de Mossoul ont été arrêtés, tandis que d'autres ont fui parce qu'ils ne pouvaient plus se cacher au sein de ces communautés au tissu social très serré », a indiqué Cheikh Khalid al-Sabah al-Jubury, chef de la mobilisation tribale de Ninive.

Plusieurs d'entre eux se sont dissimulés dans les quartiers plus densément peuplés de la partie ouest de la ville, où ils sont moins facilement identifiables et où ils peuvent se déplacer sous le couvert de fausses identités, a-t-il précisé à Diyaruna.

« Une faible sécurité dans la partie est de la ville immédiatement après sa libération a permis à certains éléments de l'EIIL de passer à travers les mailles du filet », a-t-il expliqué, « car il y avait seulement un ou deux points de contrôle dans chaque zone et les mesures de sécurité n'étaient pas totalement en place ».

« Après les récentes attaques dans la partie est de Mossoul, les mesures de sécurité ont toutefois été renforcées et plusieurs éléments de l'EIIL ont pu être appréhendés », a-t-il ajouté.

La peur de l'EIIL persiste

Les habitants de Mossoul ont encore peur que l'EIIL ne commette des actes de représailles s'ils révèlent leur identité à la police, a ajouté al-Jubury.

Le groupe a instillé la peur dans le cœur des habitants de la ville depuis que ses combattants avaient réussi à s'emparer de la ville en juin 2014, a-t-il rappelé, en enlevant et assassinant des civils.

« Il sera essentiel de briser cette barrière de la peur, afin que les habitants puissent travailler plus efficacement avec les forces de sécurité pour leur fournir des renseignements qui conduiront à la capture des cellules dormantes du groupe », a-t-il déclaré.

« Des identités ont été révélées et il n'existe nulle part où se cacher », a ajouté Nayef al-Shimmari, membre du conseil de la province de Ninive, pour Diyaruna.

Ces deux dernières années, a-t-il dit, les éléments de l'EIIL pouvaient se déplacer librement sans se cacher et les gens connaissaient leur nom et leur visage.

Il a souhaité la suppression de quiconque est identifié comme appartenant au groupe, et la mise en place d'un tribunal spécial pour juger quiconque aura été arrêté pour appartenance à l'EIIL.

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