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Terrorisme

L'Ouest de Mossoul mange une fois par jour et se prépare pour le pire

AFP

Un enfant irakien sur une charrette tirée par un âne sur une traversée de rivière improvisée près d'un pont qui a été détruit par 'l'Etat Islamique en l'Irak et au Levant' dans la banlieue d'al-Soukkar à l'ouest de Mossoul le 21 janvier. Les résidents de l'ouest de Mossoul font face à une détérioration des conditions alors que la bataille de libération de leurs régions se rapproche. (Dimitar Dilkoff/AFP]

Un enfant irakien sur une charrette tirée par un âne sur une traversée de rivière improvisée près d'un pont qui a été détruit par 'l'Etat Islamique en l'Irak et au Levant' dans la banlieue d'al-Soukkar à l'ouest de Mossoul le 21 janvier. Les résidents de l'ouest de Mossoul font face à une détérioration des conditions alors que la bataille de libération de leurs régions se rapproche. (Dimitar Dilkoff/AFP]

Alors que la corde se ressert autour des extrémistes réfractaires à l'ouest de Mossoul, la ceinture se ressert aussi autour de la taille de centaines de civils irakiens coincés la-bas avec des réserves de nourriture qui s’amenuisent.

"Nous essayons de faire quelques réserves mais nous avons très peu de nourriture laissée à la maison a déclaré Oum Sameer, une mère de la banlieue de Ras al-Jadda de l'ouest de Mossoul .

Après avoir repris l'est de Mossoul des mains de 'l'Etat Islamique en l'Irak et au Levant' (EIIL) le mois dernier, les forces irakiennes se préparent actuellement à passer à la partie de la ville se trouvant sur la rive ouest du fleuve du Tigre.

Tous les ponts reliant les deux rives ont été détruits et les extrémistes se cachant sur le côté ouest n'ont nulle part où fuir, ce qui ouvre la voie à ce qui constituera la bataille la plus sanglante de l'Irak dans la lutte contre l'EIIL.

"Nous mangeons déjà seulement une fois par jour", a déclaré Oum Sameer.

"Les étagères des magasins sont presque vides et lorsqu'on trouve quelque chose c'est trop cher, comme un kilo d'oignon à 15,000 dinars (environ 12 dollars)", a-t-elle ajouté.

Oum Sameer a dit que 30 œufs atteignaient près de 50 dollars et le sucre était impossible à trouver, un manque qui affecte tous les foyers dans un pays où le thé est consommé en grandes quantités et avec beaucoup de sucre.

"Les gens sont tellement désespérés qu'ils utilisent des succédanés de sucre de diabétiques pour sucrer leur thé", a-t-elle annoncé.

Les hommes armés qui ont dirigé la région pour presque trois ans sont de plus en plus paranoïaques de jour en jour alors que les frappes aériennes de la coalition continuent de viser leurs cachettes, ont déclaré les résidents.

Les raids de l'EIIL

"Les membres de l'EIIl attaquent les maisons des gens plus souvent, pour chercher les téléphones portables. Si tu en a un, tu sera exécuté", a indiqué Abou Mohammed, qui vit dans la banlieue d'al-Shafaa.

Il a dit que quelques résidents qui ont gardé un téléphone mobile depuis 2014 ont récemment détruit leur appareil.

Aucun des résidents contactés par l'AFP par téléphone ne donne son nom complet par peur.

Abou Mohammed a indiqué que les seuls qui ne souffrent pas de manque de nourriture sont les leaders de l'EIIL, dont la plupart sont des étrangers, qui ont toujours accès à quelques provisions provenant de la Syrie.

"Les combattants locaux de l'EIIL font face à la même situation que le reste de la population", a-t-il précisé.

Certains résidents ont été déplacés vers d'autres zones à l'intérieur du pays dans le cadre des préparatifs de l'offensive que les forces fédérales devraient lancer contre le bastion du groupe dans la rive ouest.

Les combattants ont pris position le long du fleuve afin de contrer toute tentative des forces irakiennes de traverser le Tigre sur des ponts flottants.

Les extrémistes ont aussi fait des trous dans les maisons des habitants , ce qui leur permettra de traverser un quartier d'une maison à l'autre sans être exposé à la surveillance aérienne en marchant dans les rues.

Les résidents ont aussi déclaré que les maisons de ceux qui ont réussi à fuir sont automatiquement saisies par l'EIIL, ainsi que les magasins dont les propriétaires vivent sur la rive orientale.

Brûler les vêtements comme combustible

Ceci laisse quelques résidents avec deux choix. Soit abandonner leurs maisons et effets personnels soit rester dans une place utilisée par les combattants de l'EIIL et prendre le risque de devenir une cible militaire.

"Nous sommes très préoccupés par la détérioration rapide des conditions dans l'ouest de Mossoul", a déclaré le coordinateur humanitaire de l'ONU en Irak Lise Grande aux journalistes mercredi 15 février.

"Les familles font face à de grands problèmes, la moitié des magasins sont fermés", a-t-elle annoncé alors qu'elle visitait un camps voisin de déplacés.

Abdelkarim al-Obeidi, qui préside une organisation de société civile à Mossoul , a incité le gouvernement à commencer le largage aérien des approvisionnements alimentaires.

L'eau et l'électricité sont intermittents dans le meilleurs des cas et certains résidents de Mossoul ont déclaré comment ils ont dû brûler leurs propres meubles pour rester au chaud dans une ville où la température a souvent chuté à moins de zéro les semaines dernières".

Un homme de la banlieue du 17 Tammouz qui a déclaré être nommé Abou Zeid a annoncé qu'il a même brûlé les anciens vêtements parce que le gaz et le kérosène étaient difficiles à trouver.

"Nous avons des valises remplies d'anciens vêtements au sous-sol, nous allons y passer beaucoup de temps lorsque les combats commencent", a-t-il précisé

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1 COMMENTAIRE (S)
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Merci pour votre souci envers notre population à Mossoul qui est en train de mourir de faim et de bombardements.

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