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Dans le carnage de la guerre, des histoires d'amour fleurissent à Mossoul

Par Khalid al-Taie

Une vidéo de la noce, le 9 février, du soldat irakien Fahd, originaire de la province d'al-Nasiriya, et de Asmaa, native de Mossoul. Plusieurs cas de soldats irakiens épousant des filles de Mossoul témoignent du niveau d'unité nationale au sein des Irakiens de toutes origines. [Ministère irakien de la Défense]

« Félicitations, que Dieu vous bénisse ». Tel est le message que le soldat irakien Salam Radi a reçu de ses proches et amis après qu'il eut annoncé ses fiançailles avec une jeune sunnite de la ville de Mossoul, dans la province de Ninive.

Salam, 33 ans, originaire d'une famille du quartier al-Doura de Bagdad, a expliqué qu'il n'avait jamais pensé trouver sa femme dans la ville où il avait combattu pour sauver les habitants des griffes de « l'État islamique en Irak et au Levant » (EIIL).

« La bataille pour la libération de Mossoul a apporté la liberté à des milliers d'habitants qui avaient été brûlés par le feu des terroristes », a-t-il déclaré à Diyaruna. « Mais sur un plan personnel, elle a complètement changé le cours de ma vie. »

« L'idée de choisir celle qui partagerait ma vie n'était pas en tête de mes priorités », a-t-il affirmé. « Étant soldat, mon attention était surtout focalisée sur la lutte contre les terroristes et leur éviction de mon pays. »

Le soldat irakien Fahd, de la province d'al-Nasiriya, et Asmaa, native de Mossoul, lors de leur récent mariage, le 9 février. [Page Facebook Baghdad1]

Le soldat irakien Fahd, de la province d'al-Nasiriya, et Asmaa, native de Mossoul, lors de leur récent mariage, le 9 février. [Page Facebook Baghdad1]

Une femme irakienne accueille des soldats du Service antiterroriste chez elle, à Mossoul, après que la zone eut été libérée de « l'État islamique en Irak et au Levant ». [Photo fournie par le Service antiterroriste]

Une femme irakienne accueille des soldats du Service antiterroriste chez elle, à Mossoul, après que la zone eut été libérée de « l'État islamique en Irak et au Levant ». [Photo fournie par le Service antiterroriste]

« Mes parents me demandaient toujours pourquoi j'étais réticent à l'idée de me marier, et je leur donnais toujours ma fameuse réponse : "Je suis marié à mon fusil" », a-t-il ajouté en riant

Mais un nouveau chapitre dans la vie de Radi s'est ouvert au début du mois dernier après que les forces irakiennes aient attaqué Somar, un quartier du sud de Mossoul, le reprenant à l'EIIL.

« Après que nous ayons libéré le quartier, les habitants étaient très heureux de notre arrivée », a déclaré Radi. « Nous avons échangé de la nourriture avec eux. Nous les avons aidés, et ils nous ont aidés. Les relations se sont renforcées, nous sommes devenus comme des frères pour eux, et ils sont devenus comme une famille pour nous ».

Parmi eux se trouvait le père de sa fiancée, Abdoul Razzaq, qui a ouvert sa maison à Radi, où ils ont passé le plus clair de leur temps à parler de beaucoup de choses.

« Un jour j'ai décidé de briser la barrière de la peur et j'ai proposé d'épouser sa fille, et après l'avoir consulté et voyant qu'elle le voulait aussi, il a donné son accord de principe », a rapporté Radi, ajoutant qu'il avait raconté tous les détails à ses parents au téléphone, et ils étaient contents des décisions qu'il avait prises.

« J'attends jusqu'à ce que Mossoul soit complètement libérée pour faire venir tous les membres de ma famille et mes amis afin de signer le contrat de mariage et organiser une grande cérémonie », a-t-il indiqué. « Ma joie sera certainement double, une fois pour la libération et la victoire finale contre le terrorisme, et une autre fois en me mariant. »

Histoires de l'unité irakienne

La bataille pour reprendre Mossoul recèle de nombreuses histoires humaines chaque jour, ce qui montre l'unité du peuple irakien et leurs liens mutuels.

« Il y a eu des mariages de filles de familles de Mossoul », a fait savoir le général de brigade Firas Bashar Sabri, porte-parole du commandement des opérations de Ninive.

« Un soldat de la province d'al-Nasiriya s'est attaché à une fille du quartier d'al-Arabi dans l'est de Mossoul, qu'il a appris à connaître après avoir apporté de l'aide médicale à sa mère, qui souffre d'insuffisance rénale », a-t-il relaté.

Une relation romantique a suivi et s'est terminée par un mariage, a indiqué Sabri à Diyaruna.

« Ce cas et beaucoup d'autres montrent le niveau d'unité nationale parmi les Irakiens de tous horizons, leur amour de la vie, et leur espoir constant d'un futur où le terrorisme n'aura pas sa place », a-t-il ajouté.

Lorsque l'opération de libération de Mossoul a débuté, l'armée a utilisé le slogan « Une main combattant le terrorisme, l'autre aidant le peuple », a souligné Sabri.

Cette « harmonie entre le combat et l'aide a amélioré l'amour du peuple et la confiance qu'il accorde aux forces de libération », a-t-il poursuivi.

« J'ai assisté à de nombreuses histoires qui mettent en évidence cette harmonie, y compris des soldats offrant la moitié de leur nourriture aux familles pauvres et affectées par la guerre », a-t-il déclaré. « Ou la façon dont ils ont aidé et sauvé des citoyens touchés par des tirs de snipers de l'EIIL alors qu'ils marchaient dans la rue pour fêter la libération, malgré tous les risques. »

« Dans cet esprit et cette mentalité, nous libérerons le reste des quartiers de Mossoul et vaincrons nos ennemis », a affirmé Sabri.

Espoirs pour demain

Les liens grandissants du mariage entre le peuple de Mossoul et les soldats luttant pour libérer la ville sont « des choses joyeuses qui reflètent une belle image de la société », a déclaré à Diyaruna Hassan Allaf, vice-gouverneur adjoint de Ninive

« C'est un message clair aux terroristes indiquant que Mossoul résiste à leurs tentatives d'empoisonner les esprits de ses habitants avec leurs idées et leur comportement déviants », a-t-il affirmé.

Après avoir été sauvée de l'oppression de l'EIIL, Mossoul montre qu'elle continuera à être une société de coexistence, cherchant la paix et la liberté, ancrée dans une Histoire et une identité culturelle dont les fondations ne peuvent pas être facilement détruites, a-t-il ajouté.

« De nombreuses personnes ont donné à leurs nouveau-nés les noms des chefs militaires participant actuellement à la libération de leur pays afin d'exprimer la fierté qu'ils éprouvent envers ces commandants », a indiqué Allaf.

Un nom populaire est Abdoul Wahab, en honneur du lieutenant-général Abdoul Wahab al-Saadi, qui a mené la bataille pour libérer Falloujah, a-t-il rapporté.

« Lorsque des officiers et des commandants des forces de libération entrent dans Mossoul, des jeunes se précipitent pour prendre des selfies avec eux », a-t-il raconté. « Ces exemples et d'autres représentent les interactions positives profondes entre les résidents de Mossoul et les forces de libération. »

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1 COMMENTAIRE (S)
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Oui, les Irakiens sont les mêmes. Ils n'ont pas été divisés par des ennemis. Les chiites sont des frères de sunnites et les sunnites sont des frères de Chiites. C'est ainsi que sont les Irakiens.

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