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Sécurité

L'alliance arabo-kurde s'approche de la ville d'al-Raqqa

Par Waleed Abou al-Khaïr au Caire

Des combattants des Forces démocratiques syriennes participent à la seconde phase de l'opération Colère de l'Euphrate, qui a énormément progressé dans la province rurale d'al-Raqqa. [Photo fournie par les Forces démocratiques syriennes]

Des combattants des Forces démocratiques syriennes participent à la seconde phase de l'opération Colère de l'Euphrate, qui a énormément progressé dans la province rurale d'al-Raqqa. [Photo fournie par les Forces démocratiques syriennes]

Les Forces démocratiques syriennes (FDS) continuent de se battre contre « l'Etat islamique en Irak et au Levant » (EIIL) dans la province rurale d'al-Raqqa, et ont réussi à libérer beaucoup de villages et de fermes à l'ouest de la ville.

L'alliance de l'opposition arabo-kurde s'est assurée de la sécurité des civils dans les zones devant être libérées, et leur a fourni de l'aide dans les zones sûres, jusqu'à ce qu'ils puissent revenir chez eux après la fin des combats.

Dans un communiqué du 16 janvier, les FDS ont indiqué que pendant la seconde phase de l'opération Colère de l'Euphrate, elles avaient pu libérer 2 480 km² de l'emprise de l'EIIL dans la province d'al-Raqqa.

Cela porte la superficie totale des zones libérées à 3 200 km², parmi lesquels 236 villages et des dizaines de fermes, encerclant la ville d'al-Raqqa par le nord et l'ouest, a fait savoir le communiqué.

À l'heure actuelle, 620 combattants de l'EIIL ont été tués et 18 ont été capturés, et des dizaines de milliers de résidents ont été libérés du groupe et sont revenus dans leurs foyers, a précisé le communiqué.

Ces gains ont coûté aux FDS 42 combattants au cours des batailles, dont un ressortissant britannique, un Américain et un Canadien, a ajouté le communiqué.

Opération en cours

« La seconde phase de l'opération Colère de l'Euphrate, qui a commencé le 10 décembre, est toujours en cours », a déclaré Abdel Fattah Nasrouddine, commandant d'une unité de combat des FDS.

« Les villages de Souweïdiya et de Widyan ont été récemment libérés, et les forces se dirigent désormais vers le village d'al-Touraykiyah et le barrage de Tabqa », a-t-il indiqué à Diyaruna.

Les combats sont devenus « plus concentrés », a-t-il rapporté, surtout depuis le 11 janvier.

« Les forces opérant sur deux axes principaux, celui d'Ayn Issa et d'al-Qadiriyah, se sont rejointes au village de Kourmanjo », a-t-il indiqué.

Les forces venant d'Ayn Issa ont progressé de 34 km, a-t-il précisé, et celles de Qadiriyah ont avancé de 57 km, « assiégeant une vaste zone et la mettant à portée de tir des forces d'attaque ».

« Des opérations de ratissage sont en cours dans toutes les zones libérées pour garantir qu'elles soient libres de la présence d'éléments de l'EIIL, tout comme le sont des opérations visant à débarrasser la zone des mines et des engins explosifs improvisés (EEI) », a-t-il ajouté.

Entre-temps, a-t-il précisé, les repaires utilisés par les membres de l'EIIL pour se protéger des frappes aériennes de la coalition sont détruits.

Les FDS progressent vers Tabqa

« Les jours qui viennent verront les FDS avancer vers la zone de Tabqa, après avoir capturé le château de Jabar , avec pour objectif la prise du barrage stratégique de Tabqa », a déclaré Nasrouddin.

Cette zone n'est qu'à 45 km de la ville d'al-Raqqa, bastion de l'EIIL, a-t-il indiqué, ajoutant que le barrage de Tabqa comprend une centrale électrique qui est d'une importance vitale, car celui qui la détient contrôle la production d'électricité.

La seconde phase de l'opération pour libérer al-Raqqa se déroule bien, a affirmé à Diyaruna le commandant de peloton des FDS Ghassan Ibrahim.

« Des dizaines de combattants de la province ont rejoint les FDS , qui reçoivent un soutien prodigieux des tribus de la région », a-t-il déclaré.

« S'occuper des civils est devenu bien plus facile compte tenu de la confiance absolue qu'ils ont pour les forces luttant contre l'EIIL », a-t-il poursuivi.

La plupart des troupes des FDS combattant sur la ligne de front sont originaires d'al-Raqqa, a-t-il précisé, notant que « le moral des troupes est au beau fixe grâce aux importants résultats concrets obtenus et au soutien moral des habitants ».

Tentatives d'infiltration de l'EIIL

« La menace pesant sur les zones libérées ne prend pas fin avec le départ des terroristes de l'EIIL », a déclaré Sinan Qamishlo, membre de l'équipe de déminage des FDS.

« Elle est malheureusement toujours présente et coûte la vie de civils innocents », a-t-il expliqué à Diyaruna, ajoutant que les éléments de l'EIIL piègent des maisons et placent des explosifs sur les routes et les propriétés agricoles, causant la mort de nombreux civils.

« Le 18 janvier, trois enfants (âgés de 4, 8 et 13 ans) ont été tués, et deux autres gravement blessés dans le village de Mahmoudli lorsqu'une mine a explosé alors qu'ils jouaient près de leur maison », a-t-il rapporté.

« De tels incidents sont rares, car des équipes du génie fouillent les zones libérées pour trouver des mines, mais parfois les habitants précipitent leur retour, et des dégâts se produisent. »

Des infiltrations occasionnelles de l'EIIL dans les zones libérées présentent une menace additionnelle, a-t-il précisé, expliquant que le groupe envoie ses combattants tuer des civils et des membres des forces de libération et pose des EEI.

Cependant, le vaste déploiement des combattants des FDS, la sécurité renforcée et la surveillance aux postes de garde contrecarrent ces tentatives d'infiltration, a-t-il affirmé, les troupes tirant sur les infiltrés.

« La plus grande tentative d'infiltration déjouée a eu lieu dans la nuit du 17 janvier, et s'est soldée par la mort de 15 éléments terroristes », a-t-il relaté.

« Les terroristes ne s'arrêtent pas aux tentatives d'infiltration à pied, et tentent parfois la même chose en véhicules blindés, qui sont traités – en les faisant sauter – avant qu'ils atteignent les troupes stationnées dans les zones libérées », a indiqué Qamishlo.

Un incident de cette nature s'est produit dans la nuit du 13 janvier, près du village de Jabar, a-t-il signalé, lorsqu'un véhicule blindé a été détruit et qu'un autre a été abandonné par des activistes qui se sont enfuis à cause des tirs nourris contre eux.

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