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Terrorisme

Les Afghans condamnent le meurtre de mineurs de charbon chiites à Baghlan

Par Izazoullah

Le 12 avril, un travailleur afghan charge du charbon sur des camions aux abords de Mazar-i-Sharif. Le 6 janvier, des activistes liés à « l'État islamique en Irak et au Levant » (EIIL) ont tué au moins 13 mineurs dans la province de Baghlan, déclarent des responsables. [FARSHAD USYAN/AFP]

Le 12 avril, un travailleur afghan charge du charbon sur des camions aux abords de Mazar-i-Sharif. Le 6 janvier, des activistes liés à « l'État islamique en Irak et au Levant » (EIIL) ont tué au moins 13 mineurs dans la province de Baghlan, déclarent des responsables. [FARSHAD USYAN/AFP]

BAGHLAN, Afghanistan – Des responsables et des citoyens afghans condamnent fermement l'assassinat d'au moins treize mineurs de charbon dans la province de Baghlan.

Aucun groupe n'a immédiatement revendiqué ces meurtres, mais le gouvernement a accusé « l'État islamique en Irak et au Levant » (EIIL), qui selon lui fait des incursions en Afghanistan.

« Vendredi [6 janvier], des activistes à l'EIIL ont tué au moins treize mineurs chiites Hazaras dans le district de Tala Wa Barfak », a indiqué au Salaam Times Faïz Mouhammad Amiri, gouverneur du district.

« La dernière attaque contre des minorités ethniques s'est produite dans le village d'Anarak », a-t-il rappelé.

Les victimes venaient toutes de la province centre de Deykandi, selon Amiri. Des hommes armés ont attaqué le bus qui transportait les travailleurs et les ont fait sortir du véhicule avant de les abattre, a-t-il précisé.

Les travailleurs revenaient chez eux lorsque les militants ont embusqué le bus, a déclaré le major général Aminoullah Amarkhil, commandant de la police provinciale.

La police s'est déployée dans la zone pour lancer une enquête et assurer la protection des autres employés, a-t-il ajouté.

« Nous enquêtons sur l'incident et nous nous vengerons », a affirmé le gouverneur de Baghlan, Abdoul Satar Barez, au Salaam Times.

Le gouvernement afghan enquête également sur l'affaire et travaille avec les forces de sécurité pour stabiliser la situation, a fait savoir le porte-parole adjoint du ministère de l'Intérieur Najib Danish à Kaboul le 6 janvier.

Les insurgés veulent diviser le peuple afghan, mais il reste unifié, a-t-il déclaré.

« Notre peuple sait qui sont ses ennemis », a-t-il ajouté.

L'hypocrisie de l'EIIL

Le meurtre de ces Hazaras à Baghlan est une hypocrisie religieuse et ethnique, a déclaré à Kaboul le deuxième directeur général adjoint du gouvernement afghan Mohammad Mohaqiq.

« Les victimes étaient Hazaras et chiites », a-t-il indiqué lors d'une conférence de presse à Kaboul.

Les victimes travaillaient à la mine pour nourrir leurs familles et n'étaient pas des acteurs politiques ou militaires, a-t-il précisé.

Cette attaque est une « honte » pour les activistes et montre « qu'ils n'ont pas leur place parmi le peuple », a ajouté Mohaqiq.

Des dizaines de résidents de Bamiyan en colère se sont rassemblés à Kaboul samedi (7 janvier) pour exhorter le gouvernement à renforcer la prévention des attaques contre les minorités ethniques et religieuses.

« Ces meurtres continuent le génocide des Hazaras en Afghanistan », a affirmé Milad Hussein Firuzi, militant des droits civiques de Bamiyan ayant participé à la manifestation et faisant référence aux massacres de Hazaras précédents par des terroristes.

« C'est un acte inhumain de l'EIIL et des insurgents pour tuer notre peuple », a-t-il déclaré au Salaam Times. « Il n'y a pas de place pour de telles actions et pour le peuple qui les commet dans l'islam ou dans notre culture. »

Les Afghans rejettent la discorde sectaire

L'EIIL est le seul groupe insurgé cherchant à scinder les Afghans avec des attaques sectaires, a indiqué Faraïdoon Khwazoon, porte-parole d'Abdoullah Abdoullah, directeur général du gouvernement.

« C'est un acte inhumain commis par l'EIIL, qui souhaite déclencher une guerre entre les sunnites et les chiites dans le pays », a-t-il expliqué au Salaam Times. « Nous sommes unis en une nation. Il n'y a pas de sunnites ou de chiites, mais des Afghans avant tout. »

L'EIIL « tente de provoquer une guerre sectaire en Afghanistan et de diviser notre nation », a déclaré Moulvi Mouhammad Ayaz Niyazi, érudit religieux vivant à Kaboul.

Le meurtre d'innocents est interdit par l'islam, a-t-il affirmé, ajoutant que les mineurs de charbon étaient « des personnes innocentes et des travailleurs de Baghlan ».

Le meurtre de civils à cause de leurs différences raciales et ethniques est un crime de guerre, a indiqué l'organisation de jeunesse Nan Zwana Madani Tolana (NZMT).

Le fait de tuer des innocents est impardonnable et ne peut pas être oublié, a déclaré Rohullah Haïdari, membre de NZMT.

« Il n'y a pas de place pour l'EIIL dans la société », a-t-il indiqué au Salaam Times.

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