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Sécurité

Des habitants du nord de la Syrie rejoignent la lutte contre l'EIIL

Par Waleed Abou al-Khaïr au Caire

Des membres des Forces démocratiques syriennes, une alliance arabo-kurde, participent à la seconde phase de l'opération Colère de l'Euphrate. [Photo fournie par les Forces démocratiques syriennes]

Des membres des Forces démocratiques syriennes, une alliance arabo-kurde, participent à la seconde phase de l'opération Colère de l'Euphrate. [Photo fournie par les Forces démocratiques syriennes]

La deuxième phase de l'opération Colère de l'Euphrate a vu des centaines de nouvelles recrus rejoindre les Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance d'opposition arabo-kurde combattant « l'Etat islamique en Irak et au Levant » (EIIL), ont indiqué des responsables.

La plupart d'entre eux sont originaires du nord de la Syrie, beaucoup venant de la province d'al-Raqqa, le bastion de l'EIIL qui est la cible de l'opération en cours, ont-ils expliqué à Diyaruna.

Le 10 décembre, les FDS ont annoncé le lancement de la deuxième phase de l'opération Colère de l'Euphrate . Cette opération militaire, qui a débuté le 5 novembre, vise à libérer la partie ouest de la province d'al-Raqqa.

Elle cherche aussi à isoler la ville d'al-Raqqa et à y assiéger l'EIIL dans le cadre de la première étape d'un plan qui consiste à chasser le groupe de la ville et ses environs.

Un grand nombre de factions arabes luttent maintenant pour libérer al-Raqqa aux côtés des combattants kurdes des Unités de protection du peuple (YPG et YPJ), a déclaré à Diyaruna Ghassan Ibrahim, commandant de peloton des FDS.

Celles-ci incluent les Forces d'élite syriennes, la branche militaire d'al-Ghad al-Souri (Lendemain de la Syrie), la Brigade Soqour al-Raqa (Aigles d'al-Raqqa) et la Brigade Thowar al-Raqa (Révolutionnaires d'al-Raqqa), a indiqué Ibrahim.

L'opération repose sur « les forces ethniques arabes, car elles viennent de la région et connaissent très bien le terrain, sa nature géographique et les endroits qui peuvent être utilisés comme caches par les éléments de l'EIIL », a-t-il déclaré.

Les combattants arabes de cette région peuvent aussi apporter des informations sur les couloirs utilisables pour amener les civils en sécurité hors de la zone d'opérations, a-t-il ajouté.

« Des centaines de jeunes arabes de la région ont récemment rejoint les FDS », a-t-il déclaré, notant que 1 500 combattants de villages et de villes de la zone se sont joints à l'alliance au début de la seconde phase de l'opération.

« Meilleure chance de réussite »

La province d'al-Raqqa compte différents groupes ethniques et religieux, a précisé Ibrahim, où chacun souhaite combattre l'EIIL et pense que « leur meilleure chance de réussir est de rejoindre les FDS, qui apporte une coordination complète entre toutes les factions combattantes et leur fournit le soutien logistique nécessaire ».

Les FDS assurent également la coordination avec les forces de la coalition en termes d'aide militaire et de frappes aériennes qui ouvrent la voie pour la libération des zones qui échappent l'une après l'autre au contrôle de l'EIIL, a-t-il expliqué.

« Combattre sous la bannière des FDS garantit le sérieux des efforts au sol, en mettant l'accent sur une discipline totale, l'entraînement et l'équipement des soldats, ce qui est absolument essentiel pour remplir les objectifs de l'opération militaire », a-t-il ajouté.

Anas Mazhar, recru des FDS originaire d'al-Raqqa, a indiqué à Diyaruna que lui et des dizaines de résidents de villages contrôles par l'EIIL dans les zones rurales à l'ouest de la ville d'al-Raqqa avaient suivi de près la première phase de l'opération Colère de l'Euphrate.

« La tâche des FDS prendra fin avec l'expulsion des éléments de l'EIIL et l'enlèvement des mines, des explosifs et des armes des zones libérées », a fait savoir Mazhar.

L'administration locale après l'EIIL

« L'administration des zones libérées sera entre les mains du peuple de la région, à travers des conseils locaux qui répondent aux besoins et aux problèmes de sécurité et logistiques, comme cela s'est passé à Manbij », a expliqué Mazhar.

L'administration peut aussi être implémentée par les tribus, qui ont leurs propres systèmes et coutumes en ce qui concerne la gouvernance, a-t-il noté.

La position des tribus arabes est « claire et explicité, et elle consiste à soutenir l'opération Colère de l'Euphrate, surtout compte tenu du fait que des centaines de membres de tribus arabes participent actuellement à cette campagne », a-t-il ajouté.

« Les combattants participant à l'opération Colère de l'Euphrate ne veulent pas entendre parler d'Arabes ou de Kurdes », a indiqué Farhan Askar, commandant d'une unité de la Brigade Soqour al-Raqa, qui combat sous la bannière des FDS.

« Chacun d'entre eux considère les autres comme Syriens en premier lieu, et comme fils de sa région en second », a-t-il affirmé à Diyaruna. « Ils sont tous convaincus que le principal et unique objectif est de libérer la région et ses habitants de l'EIIL et de mettre fin à l'injustice dont ils sont victimes. »

Protection des civils

Wahid al-Khalaf, un combattant des FDS qui vient du village récemment libéré de Khalaf al-Bek, dans une zone rurale d'al-Raqqa, a déclaré que 25 villages et fermes avaient été libérés au nord-ouest de la ville d'al-Raqqa.

L'offensive actuelle porte sur le barrage d'al-Thawra, près de la ville d'al-Raqqa, a-t-il précisé, ajoutant que les combattants des FDS ne sont qu'à 30 km de celui-ci.

« La progression des FDS dans la région se fait de façon réfléchie afin de protéger les civils », a-t-il indiqué.

La majorité des habitants de ces villages « suivent les consignes de sécurité et quittent leurs maisons pour se diriger vers les positions des FDS », a-t-il déclaré.

Les combattants des FDS pénètrent dans ces zones et mènent des opérations de nettoyage pour enlever les mines et les explosifs, a-t-il relaté, ce qui permettra aux résidents de revenir chez eux immédiatement après la conclusion de l'opération.

« Les forces aident les personnes temporairement déplacées en leur apportant de la nourriture et des fournitures médicales, puis en facilitant leur retour dans leurs villages et leurs foyers une fois que le danger a été écarté », a-t-il fait savoir.

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