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Le CGRI prêt à prendre le contrôle économique de la Syrie

Waleed Abou al-Khair au Caire

Des syriens travaillent dans un site de construction à Damas en mars 2007. Des zones à Damas, Ghouta et al-Qalamoun ont été entièrement évacué des résidents appartenant à la secte sunnite dans la cadre du projet iranien en Syrie. [Louai Beshara/AFP]

Des syriens travaillent dans un site de construction à Damas en mars 2007. Des zones à Damas, Ghouta et al-Qalamoun ont été entièrement évacué des résidents appartenant à la secte sunnite dans la cadre du projet iranien en Syrie. [Louai Beshara/AFP]

L'Iran cherche à étendre son influence en Syrie à travers les canaux économiques, augmentant ses efforts pour exercer l'influence militaire à travers son Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) et les milices affiliées, ont affirmé des économistes à Diyaruna.

Ce contrôle économique croissant constitue une menace sérieuse à la Syrie et les syriens, ont-ils dit, alors que le régime iranien a maintenant ses doigts dans tous les secteurs de l'économie, investissement et finance dans le pays déchiré par la guerre.

Lorsque le conflit vient à son éventuelle fin, ils ont averti, il peut être impossible de désengager la relation entre les deux pays, et ce serait désastreux pour l'économie syrienne à long terme.

« Le projet de l'Iran est destiné à l'établissement d'une "Syrie utile" est en effet utile, mais pas pour la Syrie mais pour l'Iran, » a dit l'avocat syrien Bashir al-Bassam, qui demeure au Caire.

« Tout qui observe l'expansion financière, économique et en investissement en Syrie, pourrait clairement voir qu'un plan est mise en place pour saisir contrôle des ressources économiques de la Syrie », a-t-il affirmé à Diyaruna.

Cela n'est pas limité aux sociétés de construction , des sociétés ont récemment émergé comme participants dans le processus de reconstruction des zones autour des villes telles que Damas et Homs, a-t-il expliqué, mais s'étend à la plupart des secteurs d'investissement.

Par exemple, les sociétés détenues par le CGRI contrôlent actuellement la plupart des sources d'électricité en Syrie, a précisé Shaher Abdoullah, professeur d'économie à l'université Ain Shams.

Ces sociétés sont en phase d'installer des générateurs et des stations de génération d'électricité fonctionnant à l'énergie hydraulique et au gaz naturel à travers la Syrie, poursuit-il, aussi bien que les pylônes électriques et l'électricité à haute tension, et même l'utilisation de compteurs et poteaux électriques en bois.

Les stations électriques qui ont été entièrement équipées par de telles sociétés iraniennes comprennent les stations électriques Jandar 2, Jandar 3 et Tishrin, a précisé Abdoullah.

Les monopoles iraniens dans de secteurs tels que l'électricité compliqueront les choses une fois la guerre terminée.

Les sociétés du CGRI

« La majorité du grand nombre de sociétés iraniennes opérant en Iran et à l'étranger, et particulièrement en Syrie, sont contrôlées par le CGRI, qui opère comme une société holding », a expliqué Abdoullah.

Ces sociétés, opérant sous plusieurs noms, cachent ce qui se passe réellement et assurent la prolifération de l'influence iranienne, a-t-il souligné.

Les plus importantes sociétés contrôlées par le CGRI commprennent la société de Télécommunication de l'Iran et Kargoshaee Bank, Future Bank B.S.C., Arian Bank, Bank Melli Iran, Mehr Bank et Ansar Bank dans le secteur bancaire, a-t-il dit.

Dans le secteur de construction, le conglomérat Khatam al-Anbiya Construction Base contrôle la majorité des sociétés opérant en Syrie, a-t-il ajouté.

Dans les secteurs de transport et d'aviation, les principales sociétés iraniennes comprennent Yas Air et Aban Air, a-t-il poursuivi. Dans le secteur automobile et moteur, le CGRI a augmenté sa part de participation dans la société Khodro Automobile Manufacturing après avoir vendu ses actions au Bahman Group pour fuir les sanctions internationales.

Pour ce qui est des contrats de pétrole, gaz naturel et énergie signés avec la Syrie, « ils passent aussi à travers les sociétés contrôlées par le CGRI, y compris National Iranian Oil Company, Pars Oil et Gas Company, Shiraz Petrochemical Company et Kermanshah Petrochemical Industries Co. », a dit Abdoullah.

Exercer l'influence

En surface, les investissements iraniens en Syrie semblent être pour le simple observateur « des activités ordinaires d'investissement commercial », a souligné l'étudiant au doctorat à l'université du Caire Sheyar Turko, qui fait une recherche dans le financement du CGRI.

Le Comité conjoint syrio-iranien, le Conseil conjoint des hommes d'affaires et autres fronts médiatiques donnent une couverture à ces activités, a-t-il confié à Diyaruna, et suggèrent que tout a été mené à travers les groupes d'hommes d'affaires et d'investisseurs.

Mais la vérité et au-delà de cela, dit-il.

L'Iran cherche -- particulièrement depuis l'éruption de la guerre syrienne -- à aider le régime syrien avec des prêts et dons afin de compenser les pertes économiques du pays, a-t-il expliqué, notant que tout prêt a un prix.

« Par exemple, en échange pour le prêt de 3,4 milliards de dollars reçu par Damas, Téhéran a obtenu l'accord syrien pour l'entrée de dizaines de sociétés [iraniennes] dans différents secteurs du marché syrien, dont les sociétés de change de devises, » dit-il.

Expansion de la "Syrie utile"

Le projet iranien en Syrie comprend la constitution d'une ceinture résidentielle autour de la majorité des zones Alawite contrôlée par le régime au pouvoir à Damas, a dit l'avocat al-Bassam.

Des sections résidentielles dans ces zones ont été réalisées et les civils iraniens, libanais, afghans et syriens y ont été logés, a-t-il ajouté.

« Rami Makhlouf, de la famille du président syrien, a cherché il y a quelque temps à travers ses sociétés immobilières à acquérir la plupart des sociétés opérant dans les zones de Damas, al-Qalamoun et Ghouta, où des rapports confirmés indiquent qu'un nombre d'hommes d'affaires syriens, dont Abdul Kader Sabra et Ayman Jaber ont des actions dans certaines sociétés de Makhlouf », a déclaré al-Bassam.

Les sociétés opérant dans ces zones où Makhlouf est un actionnaire majeur comprennent Sorouh, al-Fajr, al-Batraa, al-Hadaiq, Bunyan al-Sham, RAC et Ramak.

« Ces sociétés ont acquis toutes les propriétés immobilières dans ces zones de leurs propriétaires initiaux dans différentes manières », a précisé al-Bassam.

« Des zones ont été totalement évacuées des résidents appartenant à la secte sunnite », a-t-il affirme, « et tous ceux qui habitent dans cette ceinture résidentielle maintenant sont des sectes Alawite et chiite, et en particulier les chiites fidèles au Wali al-Faqih pour assurer la loyauté totale au projet iranien en Syrie. »

« Makhlouf a établi des partenariats avec les sociétés iraniennes, et plus particulièrement Khatam al-Anbiya détenue par le CGRI, qui attribue le travail à certaines sociétés iraniennes plus petites affiliées à la société mère », a dit al-Bassam.

Cela a transformé ces zones en « une ruche pleine d'iraniens », dont les travailleurs iraniens et afghans ramenés pour travailler dans ces sites, dit-il.

Même les gardiens dans ces zones appartiennent à des milices directement affiliées au CGRI, poursuit-il, en particulier la milice libanaise du Hezbollah qui « a apparemment sa part dans les zones résidentielles pour abriter un nombre de ses combattants qui ont été ramenés du Liban ».

Ces activités en cours « changeront certainement la composition culturelle et démographique syrienne avec la suppression d'un élément important de la population syrienne », a souligné al-Bassam.

« Ces régions, comme les autres zones de Syrie, ont des populations mélangées des Alawites et Sunnites et ont été témoins d'une renaissance au fil des décennies à cause de ce mélange », a-t-il souligné.

« Maintenant, cependant, la situation peut être résumée en disant que Damas de demain sera protégée par les murs des complexes résidentiels abritant un composant », et en laissant les autres composants à l'extérieur, conclut-il.

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4 COMMENTAIRE (S)
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Bientôt, seule la région des FDS sera libérée de la domination turque, iranienne et russe. La reconstruction est effectuée par la population locale, par des entreprises locales. Bien sûr, les États-Unis font don d’équipements lourds, mais tous les projets sont exécutés par les habitants. Aucune grande entreprise ou bureaucrate ne grossit grâce aux efforts des habitants pour reconstruire leurs maisons, leurs villes, leurs économies. Les gens fuient d'Assadistan vers la NES, où ils sont les bienvenus s'ils peuvent s'intégrer.

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La Syrie devrait être très heureuse du fait que le CGRI les aide! La Syrie n'était même pas capable de résister à l'ennemi. Comment peut-elle éventuellement reconstruire son économie? Vous devez vous considérer extrêmement chanceux que le CGRI reconstruise les ruines de la Syrie.

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La région des FDS est très heureuse de ne pas avoir d'Iraniens. Ils préfèrent faire le travail eux-mêmes.

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Une fois, un prisonnier de guerre irakien m'a dit : « Après 18 ans en captivité, je savais que le régime iranien pense d'une façon moderne et contemporaine, contrairement à ce que les ignorants et les nuls pensent. Les politiciens de là-bas ont une stratégie pour rechercher des marchés, des exportations et de la production, comme dans les pays occidentaux. Ils ne se préoccupent pas beaucoup des questions religieuses, jusqu'à ce qu'ils croisent des Arabes, en particulier des Irakiens, des Syriens et des Libanais ! »

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