Un commerce florissant, des rues pleines de vie, des salles de classe remplies d'élèves. Ces images montrent la vie dans la ville d'Haditha aujourd'hui, après deux ans sous le siège de « l'État islamique en Irak et au Levant » (EIIL).

Cette ville de la province de l'Anbar a bloqué les tentatives répétées de l'EIIL de la contrôler pendant plus de deux ans, malgré le fait que l'EIIL contrôlait la plupart des villes proches.

Le maire d'Haditha, Mabrouk Hamid, a indiqué à Diyaruna que la situation de sécurité de la ville au cours des derniers mois a été « excellente » depuis la fin du siège et que les villes de Ramadi, Heet et d'autres zones à l'ouest de la province ont été libérées .

« Aujourd'hui les marchés sont pleins d'activité et la situation économique s'améliore de jour en jour et de semaine en semaine », a-t-il affirmé. « La nourriture est abondante, le ministère du Commerce s'étant assuré de fournir les éléments des cartes de rationnement dans le district. »

L'armée irakienne a rouvert et sécurisé les routes entre Bagdad et Haditha, ce qui a grandement contribué à la sécurisation du transport de biens vers la ville, a-t-il poursuivi.

« La libération de la route Baiji-Haditha fournira un autre débouché et une artère vitale reliant la ville aux provinces de Salaheddine et Kirkouk, en plus de Ninive, après sa libération », a-t-il précisé.

Les services reprennent

Les agences gouvernementales de services ont repris leur travail, comme ceux de l'eau, de l'assainissement, de l'électricité et des routes et des ponts.

« La branche de l'Anbar de la Société de distribution des produits pétroliers fonctionne elle aussi correctement et produit sans problème suffisamment d'essence, de gazole, d'huile blanche et de gaz de cuisson pour les consommateurs », a expliqué Hamid.

En ce qui concerne l'éducation, a-t-il déclaré, les écoles d'Haditha, contrairement aux autres écoles de la province de l'Anbar , n'ont pas fermé leurs portes au cours des deux dernières années et ont continué à éduquer les élèves malgré le siège, les menaces et les bombardements de l'EIIL.

« Aucune école n'a fermé dans le centre d'Haditha ou ses sous-districts de Barwana et al-Haqlaniya », a-t-il précisé, ajoutant que l'année scolaire en cours est un succès, les étudiants assistant régulièrement aux cours.

Le sport revient aussi, avec un tournoi de football au stade du barrage d'Haditha Dam, soutenu et sponsorisé par Ahrar al-Fourat, un groupe affilié aux forces de la mobilisation tribale, a-t-il poursuivi.

Hamid a appelé à un soutien supplémentaire dans le secteur de la santé « car Haditha n'a qu'un hôpital qui va sûrement être mis à rude épreuve lors de la libération de Rawa, Anah et al-Qaïm, qui ne disposent pas de leurs propres hôpitaux ».

Haditha sera comprise dans les efforts de reconstruction comme les autres villes irakiennes qui sont tombées sous la coupe de l'EIIL, a indiqué Rajeh Barakat, membre du comité des services du conseil provincial.

La ville « recevra un soutien financier d'organisations internationales pour reconstruire ses zones endommagées », a-t-il déclaré à Diyaruna.

Vigilance constante

Les membres des forces de sécurité et les forces de la mobilisation tribales à Haditha restent vigilants face à toute menace récurrente de l'EIIL.

« Haditha dispose d'un niveau de sécurité élevé, mais tant que l'EIIL sera présent dans les villes d'Anah, de Rawa et d'al-Qaim, dans l'ouest de l'Anbar, la menace du groupe persistera », a indiqué Awad al-Joughaïfi, commandant des forces de la mobilisation tribale.

Il a appelé le gouvernement irakien a accélérer la libération de ces villes et à améliorer la sécurité de toute la province « jusqu'à ce que les terroristes soient complètement chassés de la zone ».

Les combattants de la mobilisation tribale sont capables de protéger leur ville, comme ils l'ont fait pendant les dernières années contre les attaques de l'EIIL, a-t-il affirmé à Diyaruna.

« Aujourd'hui, ils ont grandement besoin de plus de soutien, d'armement et d'autres équipements pour garder la pression militaire sur le groupe », a-t-il ajouté.