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Les militants de l'EIIL 'rasent leurs barbes' au moment où la pression monte sur Mossoul

Par Diyaruna

Un réfugié irakien qui a fui Mossoul contemple le ciel dans le camp de réfugiés d'al-Hol géré par l'ONU dans la province syrienne d'al-Hassakah, le 25 octobre. [Delil Souleiman / AFP]

Un réfugié irakien qui a fui Mossoul contemple le ciel dans le camp de réfugiés d'al-Hol géré par l'ONU dans la province syrienne d'al-Hassakah, le 25 octobre. [Delil Souleiman / AFP]

Les combattants de "l'Etat islamique en Irak et au Levant "(EIIL) rasent leurs barbes et changent leurs cachettes à Mossoul, ont indiqué les habitants, alors que les forces irakiennes s'approchent toujours davantage de la ville mercredi 26 octobre et les civils fuient en nombre croissant.

Plusieurs habitants ont déclaré à l'AFP que les militants semblaient se préparer à un assaut après les récentes avancées sur le front de l'Est et vu que les forces irakiennes d'élite se trouvent à moins de cinq kilomètres des limites de la ville.

"J'ai vu des membres de l'EIIL et ils avaient l'air complètement différents de la dernière fois que je les ai vus", a déclaré un résident de l'est de Mossoul qui s'est présenté sous le nom d'Abou Saif.

"Ils avaient taillé leurs barbes et changé leurs vêtements", a déclaré l'ancien homme d'affaires. "Ils doivent avoir peur ... ils se préparent aussi probablement à fuir de la ville".

Des résidents et des responsables militaires ont indiqué que de nombreux combattants de l'EIIL avaient déménagé de l'est de Mossoul pour se rendre à leurs bastions traditionnels sur la rive ouest du fleuve Tigre, près de voies d'évacuation vers la Syrie.

Les sons de combats sur les fronts nord et oriental de l'offensive sur Mossoul pouvaient désormais être entendus dans la ville, ont indiqué des habitants, et les avions de la coalition internationale volaient plus bas sur la ville que d'habitude.

Mercredi, au 10ème jour de l'opération, les forces irakiennes ont libéré six nouveaux villages et détruit plusieurs voitures piégées et des caches d'armes, a déclaré le commandant des opérations de Ninive Nejim Edin Karim al-Joubury à Diyaruna.

"Les forces irakiennes opèrent avec un niveau élevé de coordination", a-t-il souligné.

"Avec la volonté de Dieu, nous allons déclarer la victoire bientôt. Nous demandons aux habitants de Mossoul, qu'ils soient musulmans, chrétiens, Chabak ou Yézidis, de prier pour ce jour", a-t-il ajouté.

Pendant ce temps, le ministère de la Défense a annoncé la libération de l'usine de gaz de Tel Keppe, au nord-est de Mossoul, de l'emprise de l'EIIL.

Les unités de la 16ème division de l'armée irakienne ont libéré l'usine de gaz Tel Keppe et infligé de lourdes pertes à l'EIIL "dans une bataille qui a duré plusieurs heures", a indiqué le ministère dans un communiqué.

'Vague de déplacés'

Il est estimé que quelques 3 000 à 5 000 combattants de l'EIIL se trouvent à l'intérieur de Mossoul, deuxième ville d'Irak, aux côtés de plus d'un million de civils pris au piège.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre une crise humanitaire potentielle majeure lorsque les combats commence à l'intérieur de la ville elle-même.

Un ministre irakien a déclaré mercredi que plus de 3 300 civils fuyant les combats ont demandé l'aide du gouvernement la veille, ce qui constitue le plus grand nombre en un seul jour jusqu'à présent.

Il y avait "une grande vague de personnes déplacées qui est considérée comme la plus importante depuis le début de l'opération militaire pour libérer la province de Ninive," a déclaré le ministre de Déplacement et de Migration Jassem Mohammed al-Jaf dans un communiqué.

Le nombre de résidents déplacés augmente de plus en plus, mais s'établit à un niveau relativement faible de 8 940 personnes mercredi, selon un décompte de l'ONU, parce que la plupart des combats à ce jour ont eu lieu dans les zones faiblement peuplées.

Les civils dans les villages situés dans les alentours de Mossoul ont été transportés par autobus vers un camp près de Khazir, a rapporté l'AFP.

"Nous vivions dans la terreur jour et nuit, les bombardements se rapprochent. L'EIIl contrôlait nos vies, nous avons donc décidé de fuir", a déclaré Essam Saadou, un étudiant de 22 ans.

Hecham al-Hamdani, 59 ans, a décrit sa sortie sain et sauf d'al-Hamdaniya, à l'est de Mossoul, comme "un nouveau chapitre pour moi et ma famille".

"Les forces irakiennes nous ont bien reçus et nous avons été emmenés dans une tente. Nous espérons que nous ne resterons pas ici pour longtemps. Nous comptons sur nos forces héroïques pour nettoyer notre région des terroristes afin que nous puissions revenir rapidement", a-t-il dit à Diyaruna.

Regards fixés sur al-Raqqa

Au moment où l'étau se resserre autour de Mossoul, 13 ministres de la Défense de la coalition de 60 pays, réunis à Paris, fixent leur regards sur al-Raqqa en Syrie, qui serait la dernière grande ville sous le contrôle de l'EIIL si le groupe perd Mossoul.

"Nous avons déjà commencé à jeter les bases pour nos partenaires afin qu'ils commencent le processus d'isolement d'Al-Raqqa", a déclaré le secrétaire américain à la Défense Ashton Carter après des entretiens avec ses homologues de la coalition.

La coalition a fourni un soutien sous la forme de milliers de frappes aériennes, la formation des forces et des conseillers irakiens sur le terrain.

Le ministre de la Défense britannique Michael Fallon a déclaré mercredi qu'il espérait que les opérations commenceront sous peu contre l'EIIL à al-Raqqa.

"Nous espérons qu'une opération similaire commencera vers al-Raqqa dans les prochaines semaines", a déclaré Fallon à son arrivée à une réunion de deux jours de l'OTAN des ministres de la Défense à Bruxelles.

Pendant ce temps, la France a dit qu'elle a prolongé la mission de son porte-avions Charles de Gaulle en Méditerranée orientale au moins jusqu'à la mi-Décembre pour aider l'offensive sur Mossoul.

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