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Les députés irakiens suivent les milices alliées à l'Iran avec prudence

Khalid al-Taie

Les combattants irakiens de l'organisation de Badr prennent part à un programme de formation dans la ville méridionale de Bassora le 30 avril 2015. [Haidar Mohammed Ali / AFP]

Les combattants irakiens de l'organisation de Badr prennent part à un programme de formation dans la ville méridionale de Bassora le 30 avril 2015. [Haidar Mohammed Ali / AFP]

Avec les yeux tournés vers la reconquête de Mossoul, le dernier bastion irakien contrôlé par "l'Etat islamique en Irak et au Levant" (EIIL), l'inquiétude grandit dans les milieux politiques irakiens de l'influence croissante des milices irakiennes armées alliées avec l'Iran.

Les législateurs sont préoccupés par les répercussions négatives de cette influence, surtout une fois que la guerre contre l'EIIL tire à sa fin et les discussions commencent sérieusement sur la façon de consolider la stabilité en Irak et de soutenir la paix civile.

Avec des milliers enrôlés dans différentes milices alliées ou directement pris en charge par le corps iranien des gardiens de la révolution islamique (CGRI), la menace pour la sécurité intérieure de l'Irak se poursuivra même après que le danger de l'EIIL soit disspé, ont-ils affirmé.

Ces factions comprennent l’Organisation Badr (l’ancienne Brigade Badr), Asa’ib Ahl al-Haq, les Brigades de la paix, la branche irakienne du Hizbollah, al-Noujaba, la Brigade al-Khorasani et la Brigade Sayyid al-Shuhada, outre des dizaines de petites formations armées.

En compétition pour leur leadership figurent Jamal Jaafar Moahmmed Ali al-Ibrahim (al-Ibrahimi), également connu sous l'alias Abou Mahdi al-Mohandis et Hadi al-Amiri, également connu sous le nom d'Abou Hassan al-Amiri, qui dirige l'organisation de Badr connue pour ses liens historiques avec le régime iranien.

Selon le député irakien Mohammed al-Karbouli, qui dirige le bloc parlementaire al-Hall (La Solution), le danger posé par l'influence croissante de ces factions provient essentiellement "de leur nature conflictuelle et leur espièglerie".

"Ces groupes qui combattent l'EIIL sont maintenant en fait en désaccord sur de nombreuses questions", a-t-il dit à Diyaruna, et celui qui a le potentiel "d'escalader vers des affrontements armés après que le rideau est tiré sur la bataille finale avec l'EIIL".

"L'autre défi est lié avec la façon dont nous serons en mesure de contrôler et contenir les éléments de ces factions", a-t-il ajouté. "Il y a des combattants voyous qui ne connaissent que le langage des armes et des combats et qui sont une source de grande préoccupation, comme il ne peut y avoir de stabilité, de reconstruction ou de progrès étant donné que certains se considèrent au-dessus de l'Etat et se conforment pas à la loi".

"Le gouvernement devrait désormais prendre des mesures pour restreindre la possession d'armes aux forces de sécurité seulement et renforcer leur rôle, car ils sont la force qui agit contre quiconque essaie de violer la primauté du droit et de l'ordre", a dit al-Karbouli.

Il a également appelé le gouvernement à œuvrer dur pour renforcer la solidarité et la paix sociale entre les différentes composantes du peuple irakien, vu que cela constitue "un facteur clé pour assurer la stabilité et le développement du pays".

Milices fortement armées

Les milices qui sont soutenues par le CGRI ou qui sympathisent avec lui disposent d'armes légères et lourdes, y compris des chars, des mortiers, des lance-roquettes terre-terre, des missiles anti-aériens et des drones de surveillance.

En outre, ces milices ont un service de renseignement, et des médias locaux qui présentent fréquemment des rapports et des informations sur les mouvements des hommes armés de l'EIIL provenant de sources "non identifiées" au sein de ce service.

Selon l'homme politique irakien et ancien député Mustafa al-Hiti, qui accuse le régime iranien de "manifestement et directement interférer dans les affaires de Irak", le régime vise à militariser l'Irak par l'armement et la formation de milices.

Les médias présentent souvent des images du commandant du CGRI Qasem Soleimani, avec des commandants et combattants des groupes de milices dans plusieurs zones du pays, a précisé al-Hiti à Diyaruna.

"Cela montre bien la profondeur que l'ingérance", dit-il. "L'Iran fournit aujourd'hui des armes et une formation à ses groupes armés irakiens affiliés et il y a un effort effrayant et continue qui vise à militariser le peuple irakien, ce qui menace la solidarité, la structure et l'avenir du peuple".

Il est nécessaire de "freiner cette influence iranienne et ne pas permettre à l'Irak de se transformer en une scène de conflits sanglants entre groupes armés dans leurs différentes appelations et affiliations", souligne al-Hiti.

"A ce moment, nous devons prendre toutes les mesures nécessaires pour armer, équiper et former les forces de l'armée et de la police et encourager les jeunes à s'enrôler et se porter volontaires dans les rangs de ces institutions officielles", a-t-il noté.

Nécessité d'établir une "feuille de route claire"

Le député irakien Raad al-Dahlawi du bloc Ittihad al-Qouwa (Union des forces) a mis en exergue l'importance de "l'élaboration d'une feuille de route claire" pour éviter les dangers de ce qu'il a décrit comme un "chaos d'armes" en Irak.

"Nous devons prendre des décisions décisives", a-t-il dit à Diyaruna. "Une fois la bataille pour Mossoul est terminée, nous ne voulons pas que des armes de quelle forme qu'elles soient restent partout et dans les mains de tout le monde".

Avoir des armes et des groupes opérant en dehors de l'Etat signifie que l'Irak restera dans une spirale de violence et de destruction, a-t-il ajouté.

"Nous sommes sur le point de mettre fin à l'EIIL et de déclarer la victoire finale, et une fois que la mission de vaincre le terrorisme est terminée, nous aurons besoin d'efforts exceptionnels pour renforcer les forces de l'armée et de la police irakiennes en tant qu'institutions officielles en charge de la sécurité et de la sûreté du pays", a dit Dahlaki.

"Il est nécessaire de renforcer l'unité et l'indépendance de la prise de décision politique en Irak dans le cadre d'une vision nationale qui évite toute influence extérieure ou ingérence d'une partie régionale, "ajoute-t-il.

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2 COMMENTAIRE (S)
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Vous ne devriez jamais parler de l'armée irakienne; Il nous a protégés et défendu l'Irak.

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Les législateurs ont mis en garde contre la perte de l'occasion de voler, pas par enthousiasme pour l'Irak. Je vois en Diyaruna une ligne sectaire. Je vous félicite de rejoindre le convoi des sectaires et des politiciens.

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