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Éducation

Réouverture des écoles à Ramadi et Falloujah malgré les difficultés

Par Alaa Hussain à Bagdad

L'une des principales difficultés que rencontrés les autorités est l'état des écoles dans la province de l'Anbar. Cette école criblée de balles du district de Garma, dans la province de l'Anbar, photographiée en 2015, était utilisée comme base par les combattants de « l'État islamique en Irak et au Levant ». [Ahmad al-Rubaye/AFP]

L'une des principales difficultés que rencontrés les autorités est l'état des écoles dans la province de l'Anbar. Cette école criblée de balles du district de Garma, dans la province de l'Anbar, photographiée en 2015, était utilisée comme base par les combattants de « l'État islamique en Irak et au Levant ». [Ahmad al-Rubaye/AFP]

Malgré les nombreux défis auxquels est confronté le secteur de l'éducation dans les villes de Ramadi et Falloujah, dans la province de l'Anbar, les élèves sont revenus à leurs pupitres début août, après une pause de deux ans, ont déclaré des responsables à Diyaruna.

Pendant le règne de « l'État islamique en Irak et au Levant » sur ces deux villes, le groupe a imposé son propre programme empreint d'une idéologie violente , ont-ils précisé. Ainsi, de nombreux parents ont refusé d'envoyer leurs enfants à l'école.

Le gouvernement irakien a repris le contrôle de ces deux villes après de violents affrontements qui se sont soldés par la libération de Ramadi en décembre, et celle de Falloujah en juin.

Depuis, d'intenses campagnes ont été lancées pour restaurer la stabilité et les services avant le retour des habitants déplacés.

Le gouvernement irakien a reconstruit des écoles à Falloujah pour accueillir les élèves revenant après la défaite de « l'État islamique en Irak et au Levant ». [Photo fournie par Mohammed Iqbal, ministre irakien de l'Éducation]

Le gouvernement irakien a reconstruit des écoles à Falloujah pour accueillir les élèves revenant après la défaite de « l'État islamique en Irak et au Levant ». [Photo fournie par Mohammed Iqbal, ministre irakien de l'Éducation]

Les écoles rouvrent malgré les difficultés

Le gouvernement local de l'Anbar a pu relever de nombreux défis qui s'opposaient à l'éducation, permettant à la nouvelle année scolaire de débuter dans les temps prévus, a déclaré à Diyaruna Athal al-Fahdawi, membre du conseil provincial de l'Anbar.

« Le principal problème auquel est confrontée la première année scolaire à Ramadi après la défaite de l'EIIL est l'état des bâtiments scolaires, Ramadi ayant perdu à elle seule 39 écoles, qui ont été complètement détruites pendant les combats », a-t-il expliqué.

Les dégâts aux écoles restantes vont de 30 à 90%, a-t-il ajouté.

À Mossoul, plus de 50 écoles ont été détruites après que l'EIIL ait pris le contrôle de la ville.

« La province a résolu ce problème en rassemblant plusieurs écoles dans un même bâtiment », a-t-il indiqué, certains bâtiments accueillant ainsi des élèves de quatre ou cinq écoles différentes sur des périodes consécutives, limitant les heures de cours pour chaque école à moins de trois heures par jour.

Une autre difficulté a été la pénurie d'enseignants, certains ayant été déplacés et n'étant pas encore revenus, a déclaré al-Fahdawi, ajoutant que des zones comme l'île d'al-Khalidiya, al-Tash et al-Ankour n'ont toujours pas été entièrement débarrassées des restes de la guerre et ne sont pas sans danger pour le retour des résidents déplacés.

La direction de l'éducation de la province a pris des mesures pour compenser le manque de personnel enseignant, a-t-il déclaré, comprenant la mise en place de transferts administratifs entre les différentes écoles de la province.

Les enseignants de l'EIIL vont être jugés

Les enseignants qui ont coopéré avec l'EIIL pendant que ce dernier contrôlait la province vont faire l'objet « d'un procès équitable et d'un emprisonnement», a affirmé al-Fahdawi.

« Les forces de sécurité ont déjà arrêté plusieurs de ces enseignants lors de la libération de Ramadi et Falloujah », a-t-il indiqué. « Ils ont été arrêtés pour avoir collaboré avec une organisation terroriste. »

La direction de l'éducation de l'Anbar renverra également tous les enseignants ayant coopéré de façon prouvée avec l'EIIL, ou accusés de terrorisme selon l'article quatre de la loi antiterroriste irakienne.

« Les idées extrémistes et terroristes n'ont pas leur place dans le futur de la province de l'Anbar », a-t-il déclaré.

« La nouvelle génération doit être éduquée avec des valeurs de tolérance, de fraternité et d'acceptation des autres », a-t-il poursuivi.

Réhabilitation des écoles

Le ministère irakien de l'Éducation a récemment achevé la réhabilitation de plusieurs écoles dans les zones libérées de l'EIIL en province de l'Anbar, avant le début de la nouvelle année scolaire, a déclaré la porte-parole du ministère, Hadeel al-Amiri.

« Le ministère a réhabilité 79 écoles à Ramadi, et 50 autres à Falloujah et la ville [proche] d'al-Saqlawiyah », a-t-elle précisé.

À Falloujah, des écoles ont été réhabilitées dans les quartiers nord d'al-Shorta, al-Dobbat et al-Hai al-Askari, et ont déjà commencé a accueillir des élèves pour cette année scolaire, selon le maire de Falloujah Issa al-Sayer.

« Les autorités locales du district travaillent actuellement à la réhabilitation d'autres écoles dans les quartiers sud de la ville, afin qu'elles soient prêtes à recevoir des élèves plus tard au cours de l'année », a-t-il déclaré à Diyaruna.

« L'éducation et la connaissance sont les meilleures réponses au terrorisme, à l'ignorance et à l'injustice », a affirmé al-Amiri.

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