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Sécurité

Ramadi fête son premier Aïd al-Adha après l'EIIL

Par Alaa Hussein à Bagdad

Des citoyens et des responsables se rassemblent à la Grande mosquée de Ramadi pour prier à l'occasion de l'Aïd al-Adha. [Alaa Hussein/Diyaruna]

Des citoyens et des responsables se rassemblent à la Grande mosquée de Ramadi pour prier à l'occasion de l'Aïd al-Adha. [Alaa Hussein/Diyaruna]

Les habitants de Ramadi célèbrent l'Aïd al-Adha le cœur plus léger et plus joyeusement cette année, grâce à l'amélioration de la sécurité après l'expulsion de « l'État islamique en Irak et au Levant » (EIIL), expliquent des responsables locaux et des religieux.

Le matin du premier jour de l'Aïd al-Adha, qui est tombé le lundi 12 septembre cette année, jeunes et moins jeunes se sont habillés de vêtements blancs et se sont rendus dans les mosquées pour les prières de l'Aïd.

Plus tard, les rues se sont remplies d'enfants, partageant des friandises et montrant les cadeaux et l'argent qu'ils avaient reçu de leurs proches, tandis que familles et amis se rendaient mutuellement visite.

La vie revient à la normale

« C'est le premier Aïd pour la ville après la chute de l'EIIL », a indiqué à Diyaruna le maire de Ramadi, Ibrahim al-Awsaj.

Les habitants déplacés commencent à renter chez eux à Ramadi après que les forces irakiennes eurent libéré la plus grande partie de la ville des mains de l'EIIL en décembre dernier.

« Grâce à Dieu, nous avons reçu l'Aïd avec beaucoup de bonheur », a-t-il déclaré. « Les marchés sont pleins de gens et les rues fourmillent d'activité deux jours avant l'Aïd, alors que les gens se préparent [aux festivités]. »

« Nous étions sur les marchés jusqu'à deux heures du matin la veille de l'Aïd, et nous avons pu observer la stabilité et la sécurité dans la ville », a-t-il relaté.

La ville a mis en place un plan de sécurité spécialement pour l'Aïd, a expliqué al-Awsaj, qui comprend le déploiement de bataillons de police et des forces du commandement des opérations dans l'Anbar dans toute la ville.

« La ville n'a pas connu de problème de sécurité important », a-t-il affirmé.

« On sent déjà que les habitants sont heureux de fêter cette date dans leur ville et avec leur famille », a-t-il déclaré.

« Environ 80 pour cent des personnes déplacés sont revenues à Ramadi, et même ceux qui ont trouvé leur maison détruite semblaient heureux de passer l'Aïd dans ces ruines plutôt que de souffrir comme déplacés », a-t-il ajouté.

Les services pendant l'Aïd

Quant aux services publics de la province, al-Awsaj a reconnu qu'il existait quelques problèmes mineurs et il s'est engagé à les résoudre.

Les départements de services de Ramadi travaillent sans discontinuer avant et pendant la fête pour fournir aux habitants des services d'électricité, d'eau et d'assainissement, a-t-il expliqué, mis à part un court répit accordé aux employés au premier jour de l'Aïd.

Les efforts pour assurer ces services et garantir la sécurité sont en train d'être intensifiés en raison de l'importance de cet Aïd al-Adha pour les habitants de l'Anbar, a-t-il ajouté.

« La joie des résidents est indescriptible », a-t-il déclaré. « Ils se rendent visite les uns les autres, se déplaçant librement, et notre tâche d'administration locale est de maintenir cette situation et de travailler à sa continuité. »

Al-Awsaj a exprimé l'espoir que la situation continuera à s'améliorer dans les jours qui viennent, et que la situation économique s'embellira avec le retour de la vie dans la ville.

Appels à l'unité et à la compassion

Dans les mosquées remplies de croyants pour les prières de l'Aïd, les imams et les prédicateurs ont exhorté les gens à l'unité et à la compassion, a rapporté Sheikh Mahmoud al-Fahdawi, un prédicateur de la mosquée de Ramadi.

L'Aïd al-Adha à Ramadi a un goût particulier cette année, car c'est le premier depuis la libération de la ville des mains de l'EIIL et le retour des familles déplacées grâce aux forces irakiennes et tribales, a-t-il indiqué.

« Aujourd'hui les mosquées se réjouissent et rendent grâce au Dieu Tout-puissant. La lumière leur est revenue après deux ans d'injustice et d'oppression [sous l'EIIL] », a déclaré al-Fahdawi à Diyaruna, appelant les habitants de Ramadi à travailler pour rebâtir leur ville et à soutenir les forces de sécurité qui les protègent.

La sécurité stable de Ramadi est un exemple et une incitation pour les forces armées irakiennes à aller libérer le reste des villes occupées par l'EIIL, en ne montrant aucune clémence pour le groupe terroriste, a-t-il déclaré.

Une attaque de l'EIIL pendant l'Aïd contrecarrée

Après avoir perdu Ramadi et Falloujah, des combattants de l'EIIL ont tenté de perturber la sécurité à Tabaat, au nord-ouest du district de Rutba dans la province de l'Anbar, mais ils n'ont pas réussi à atteindre leur cible et ont subi de lourdes pertes matérielles et humaines, a rapporté le lieutenant Nazim al-Joughaifi, chef des forces tribales.

« Des forces irakiennes et tribales ont répondu la veille de l'Aïd à une attaque par l'EIIL sur un poste de contrôle dans la région de Tabaat », a-t-il expliqué à Diyaruna.

« Les forces irakiennes ont tué soixante éléments de l'EIIL, dont des kamikazes arabes et étrangers, et ont détruit huit véhicules, parmi lesquels une voiture piégée », a-t-il précisé.

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