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Terrorisme

L'EIIL utilise la nourriture comme arme à Mossoul

Par Khalid al-Taie

Les forces irakiennes participent à un entraînement à Bagdad pour se préparer à reprendre Mossoul, le dernier bastion important d'Irak de « l'État islamique en Irak et au Levant ». [Sabah Arar/AFP]

Les forces irakiennes participent à un entraînement à Bagdad pour se préparer à reprendre Mossoul, le dernier bastion important d'Irak de « l'État islamique en Irak et au Levant ». [Sabah Arar/AFP]

« L'État islamique en Irak et au Levant » (EIIL) a commencé à affamer les habitants de Mossoul pour les contraindre à rejoindre ses rangs après avoir perdu nombre de ses combattants dans des affrontements avec les forces irakiennes, ont expliqué des responsables à Diyaruna.

« Les habitants de Mossoul ne peuvent obtenir qu'un seul repas par jour en raison de la campagne de privation de nourriture que mène l'EIIL pour les contraindre à rejoindre ses rangs », a déclaré Abdoul Rahman al-Wakaa, membre du conseil provincial de Ninive.

« L'EIIL a récemment perdu de nombreux éléments lors de combats contre nos forces, et ses ressources économiques ont été très fortement réduites », a-t-il précisé à Diyaruna. « Le groupe cherche donc maintenant, par le biais de cette campagne barbare, à compenser ses pertes. »

Le groupe a augmenté le prix des produits alimentaires sur les marchés locaux, a-t-il ajouté, où un sac de 50 kg de farine coûte désormais plus de 100 000 dinars irakiens (85 USD), un sac de riz du même poids 70 000 dinars (60 USD) et une bouteille d'huile de cuisson de 1,5 l coûte 10 000 dinars (9 USD).

« L'EIIL contrôle les prix que paient les gens et les fait monter à sa guise, tout en fournissant des produits à ses éléments et à leurs familles gratuitement ou à des prix très bas », a-t-il indiqué.

Pour compenser ce manque, les habitants font pousser des légumes chez eux, s'échangent de la nourriture et vendent leurs biens pour obtenir de l'argent, a poursuivi al-Wakaa.

« Ils reçoivent parfois des petites sommes d'argent de proches vivant en dehors de Mossoul par le biais de transferts d'argent secrets, hors du contrôle des terroristes », a-t-il ajouté.

« Je reste en communication avec les gens [de Mossoul], et ils affirment clairement préférer mourir de faim que rejoindre les terroristes », a-t-il affirmé.

Résistance à la tactique de l'EIIL

« Pendant plus de deux ans d'occupation de la ville par l'EIIL, la population de Mossoul a dû faire face à diverses formes d'intimidation, de répression et de persécution », a expliqué Ghazwan Hamid, président de la commission pour les personnes déplacées du conseil provincial de Ninive.

« La dernière de ces persécutions en date a été le recours par les terroristes au manque de nourriture comme moyen de pression sur les gens, pour les obliger à envoyer leurs fils, en particulier les jeunes, dans les camps de l'EIIL », a-t-il déclaré à Diyaruna.

La situation humanitaire à Mossoul est très difficile par suite du blocus imposé par l'EIIL et des traitements qu'il impose aux habitants, qui ne sont plus en mesure d'acheter de quoi se nourrir en raison des prix très élevés et du chômage qui règne dans la ville, a rapporté Hamid.

« Mais malgré ces graves souffrances, les gens refusent d'aller combattre dans les rangs des terroristes, quels que soient les actes d'oppression et les privations », a-t-il ajouté, soulignant qu'ils trouvent leur force dans le fait de savoir que les forces de libération seront bientôt là.

L'EIIL utilise les privations de nourriture comme moyen de pression sur les habitants, mais « il lui est encore très difficile de les contraindre à s'engager dans ses rangs », a affirmé le journaliste Mohammed Tariq al-Bayati, basé à Ninive et travaillant pour la station de radio al-Ghad Radio.

« Ces pressions ne trouvent pratiquement aucun écho, peu importe les incitations, les crimes et les campagnes d'oppression des terroristes », a-t-il déclaré à Diyaruna.

Mossoul souffre d'une paralysie économique en raison du contrôle par l'EIIL, a-t-il indiqué, ajoutant que le travail est rare et que pour ceux qui en trouvent un, les salaires sont très bas.

« Je connais des gens dans la ville qui travaillent dix heures par jour et ne sont payés que 1 000 dinars quotidiennement [moins d'un dollar] », a-t-il ajouté.

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