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Religion

Un nouveau plan vise à modérer le discours religieux dans l'Anbar

Par Alaa Hussain à Bagdad

Le directeur des Dotations sunnites, Cheikh Abdoul Latif al-Hamim, mène la prière du vendredi dans une mosquée de la province de l'Anbar. [Photo fournie par la direction de la police de l'Anbar]

Le directeur des Dotations sunnites, Cheikh Abdoul Latif al-Hamim, mène la prière du vendredi dans une mosquée de la province de l'Anbar. [Photo fournie par la direction de la police de l'Anbar]

Des responsables irakiens ont dévoilé un nouveau plan visant à orienter le discours religieux dans les mosquées de l'Anbar vers la modération, car certaines ont été utilisées comme chaires de l'extrémisme et du fanatisme pendant l'occupation de « l'État islamique en Irak et au Levant » (EIIL).

La commission des dotations et des affaires religieuses du parlement irakien travaille de concert avec les Dotations sunnites pour réguler l'opération et l'administration des mosquées de l'Anbar dans la période post-EIIL, a déclaré le président de cette commission, Abdoulazeem al-Ajman.

La commission agira selon des directives établies par la Commission nationale pour la protection de la coexistence pacifique et la lutte contre l'extrémisme et le terrorisme, mise en place par le parlement en novembre dernier pour tenter de propager une culture de modération, a-t-il expliqué.

La commission a commencé son travail dans les zones libérées, comme Falloujah, en choisissant de nouveaux imams, a-t-il rapporté.

Les Dotations sunnites travailleront à empêcher le retour des prédicateurs qui ont préparé la voie à l'idéologie déviante de l'EIIL, a-t-il déclaré, ajoutant que les prédicateurs ne seront pas autorisés à revenir tant que leur position idéologique n'aura pas été approuvée.

Contrôler de nouveau prédicateurs et imams

Plus tôt cette année, les Dotations sunnites ont préparé une étude qui appelait à la création de comités de travail spécialisés pour explorer de nouveaux moyens d'administrer les mosquées, a déclaré à Diyaruna le président des dotations, Cheikh Abdoul Latif al-Hamim.

Ces comités auraient comme priorité la nomination d'un conseil de sages afin de tester à nouveau les imams et les prédicateurs dans les mosquées de l'Anbar, de Salaheddine et de Ninive, confirmant ceux qui sont qualifiés et excluant ceux qui répandent la pensée extrémiste.

Les dotations organiseront également des formations pour les imams et les prédicateurs à l'université égyptienne d'Al-Azhar, ainsi qu'au Koweït et à Dubaï, pour les réhabiliter selon un esprit de modération, a-t-il précisé.

Al-Hamim a expliqué que les formations à l'étranger se dérouleront en conjonction avec cinq cents autres cours dans le pays, qui se dérouleront sur les deux prochaines années, dans le but de réhabiliter plus de 14 000 imams et prédicateurs.

Cheikh Faisal al-Asafi, directeur du Conseil des tribus contre l'EIIL, a expliqué à Diyaruna que la crise du fanatisme et de l'extrémisme dans les mosquées de l'Anbar remonte au régime de Saddam Hussein.

C'est en effet à cette époque que Falloujah, connue comme la ville des mosquées, est devenue un centre pour les prédicateurs fanatiques et extrémistes dont les penchants et les opinions ont influencé de nombreuses personnes de la génération actuelle, a-t-il précisé.

Il a appelé à ce que les mosquées redeviennent ce qu'elles doivent être, c'est-à-dire des centres de la tolérance et de la modération.

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