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Syrie : la vie revient à Manbij après le départ de l'EIIL

Par Waleed Abou al-Khaïr au Caire

La vue a commencé à revenir à la normale dans la ville syrienne de Manbij depuis que les combattants de « l'État islamique en Irak et au Levant » ont été chassés de la ville. [Photo fournie par les Forces démocratiques syriennes]

La vue a commencé à revenir à la normale dans la ville syrienne de Manbij depuis que les combattants de « l'État islamique en Irak et au Levant » ont été chassés de la ville. [Photo fournie par les Forces démocratiques syriennes]

La vie normale a repris dans la ville syrienne de Manbij depuis que les derniers éléments de « l'État islamique en Irak et au Levant » (EIIL) ont été évincés après une longue opération qui s'est officiellement terminée le 12 août.

Les Forces démocratiques syriennes (FDS) et le Conseil militaire de Manbij (CMM), soutenus par la puissance aérienne de la coalition, ont réussi à libérer intégralement la semaine dernière cette ville du nord de la province d'Alep, mettant fin à une opération militaire qui aura duré plus de deux mois.

La libération de Manbij est une victoire majeure, car elle coupe la route de ravitaillement de l'EIIL vers la ville d'al-Raqa, qui est toujours sous son contrôle, ont expliqué des responsables à Diyaruna.

Mais la dernière offensive pour libérer la ville avait été retardée de plusieurs jours, car les éléments de l'EIIL utilisaient des centaines de civils comme boucliers humains.

Les combattants de l'EIIL ont finalement été autorisés à se replier à condition qu'ils épargnent les vies des civils, qui ont été relâchés à leur arrivée à Jarablus.

Malgré les violents affrontements et les destructions, près de 150 000 habitants de Manbij ont réussi à survivre dans la ville, préférant rester malgré le manque de ressources, a déclaré le militant des droits de l'Homme et natif de Manbij Mounif al-Taie à Diyaruna.

« Des dizaines de milliers d'autres ont fui vers des zones proches de la ville contrôlées par les FDS », a-t-il indiqué.

Des civils utilisés comme boucliers humains

Début août, a raconté al-Taie, les forces de libération avaient pris le contrôle d'environ 80 pour cent de la ville, et les combats se limitaient au « carré de sécurité » dans le quartier d'al-Sarb, où l'EIIL empêchait des milliers de résidents de partir.

En bloquant leur fuite, a-t-il expliqué, le groupe les a utilisés comme des boucliers humains pour se protéger des attaques et des frappes aériennes.

Pendant ce temps, des milliers de résidents vivaient des vies presque normales dans le quartier de Sabe' Bahrat, libéré au début des combats, a-t-il déclaré. Ils avaient été rejoints par des habitants d'autres quartiers qui avaient choisi de rester dans la ville.

Les derniers jours ont été particulièrement difficiles pour les civils dans le carré de sécurité, a expliqué al-Taie, car ils ont été répartis entre des voitures et d'autres véhicules qui transportaient des éléments de l'EIIL vers Jarablus dans un convoi de 500 véhicules.

« Environ 3 000 résidents ont été emmenés puis relâchés plus tard lorsque le groupe a atteint Jarablus, où il a gardé six habitants pour des raisons inconnues », a-t-il relaté.

La bataille pour la libération de Manbij et la zone environnante avait commencé le 31 mai et s'est achevée le 12 août, a rapporté Ghassan Ibrahim, commandant de peloton du CMM à Diyaruna.

Tous les types d'opérations militaires ont eu lieu pendant cette période, a-t-il expliqué, dont des bombardements aériens des postes et positions de l'EIIL, des opérations militaires sur le terrain et des confrontations directes.

La question de l'EIIL utilisant des civils comme boucliers humains pendant les derniers jours de la bataille a compliqué l'opération militaire de libération de la ville, a expliqué Ibrahim, car cela aurait mis en danger les vies de milliers de civils.

La fin d'un cauchemar

Après avoir libéré la ville, a indiqué Ibrahim, les FDS et les forces du CMM continuent maintenant de ratisser ses quartiers à la recherche de mines et d'engins explosifs improvisés (EEI) laissés par l'EIIL.

« Je n'aurais jamais cru que le cauchemar de l'EIIL prendrait fin un jour », a déclaré à Diyaruna Ayham Issa, 35 ans, natif de Manbij.

« C'est un sentiment unique, comme si on revivait », a-t-il indiqué.

L'EIIL a occupé la ville pendant plus de deux ans, a-t-il expliqué, et durant cette période, les habitants ont souffert de nombreuses injustices, de torture et de meurtres.

« Les derniers jours ont été un véritable cauchemar pour les habitants », a-t-il affirmé.

Issa est resté dans la ville pendant cette période, a-t-il expliqué, ajoutant qu'il avait de la chance car les FDS étaient entrées par l'ouest de la ville, où il habite, ce qui a soulagé la pression sur les habitants de cette zone.

Après cela, a-t-il déclaré, les résidents ont compris que ce n'était qu'une question de temps avant que le reste de la ville soit libéré, et un esprit de solidarité a prévalu, les familles partageant des aliments de base comme de la farine, et installant des cuisines communes.

Les habitants de Manbij sont déterminés à reprendre très vite une vie normale, a-t-il indiqué, notant que des signes de reprise avaient commencé à apparaître, notamment dans les quartiers libérés plus tôt, où les travaux de déblaiement ont commencé et où les boutiques ont rouvert leurs portes.

À présent, a affirmé al-Taie, les conditions de vie sont tolérables et les produits de base sont disponibles, bien que les habitants aient peu d'argent à dépenser à cause de l'arrêt de l'activité économique et de l'emploi.

Il a appelé les organisations humanitaires et d'aide à intervenir d'urgence pour apporter une assistance aux familles en difficulté.

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