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Sécurité

Les tribus de l'Anbar apportent leur soutien aux forces irakiennes

Par Alaa Hussain à Bagdad

Des membres de l'armée irakienne rencontrent des membres des tribus de l'Anbar à Ramadi après la libération de la ville de « l'État islamique en Irak et au Levant ». [Photo fournie par la direction de la police de l'Anbar]

Des membres de l'armée irakienne rencontrent des membres des tribus de l'Anbar à Ramadi après la libération de la ville de « l'État islamique en Irak et au Levant ». [Photo fournie par la direction de la police de l'Anbar]

Les chefs des tribus de l'Anbar expliquent qu'ils apporteront leur soutien aux forces irakiennes en vue de maintenir la sécurité et la stabilité dans les villes libérées de « l'État islamique en Irak et au Levant » (EIIL), montrant par là-même l'accord existant entre ces tribus pour renoncer au groupe et chasser celui-ci.

Alors que les forces irakiennes libéraient les plus grandes villes de la province, comme Ramadi et Falloujah, les responsables locaux et les leaders tribaux commençaient à mettre en place de nouveaux accords visant à instaurer la sécurité et à empêcher le retour de l'EIIL.

L'ensemble des habitants et des tribus de l'Anbar soutiennent les efforts des forces irakiennes pour maintenir la sécurité, a expliqué Sheikh Rafi Fahdawi, président du conseil des tribus qui combattent l'EIIL dans l'Anbar.

Les citoyens ordinaires seront une composante essentielle des opérations sécuritaires dans la province durant la phase post-libération, a-t-il expliqué à Diyaruna, ajoutant qu'un nouveau cadre de coopération doit être mis en place entre les autorités locales et la population.

En tant que base de ce cadre, a-t-il poursuivi, des responsables de la sécurité compétents et honnêtes doivent remplir leurs fonctions avec le soutien des tribus de l'Anbar, et les forces de mobilisation tribale doivent être qualifiées pour venir en soutien aux autres forces de sécurité.

Il a également souligné la nécessité pour la justice de jouer un rôle dans l'arrestation et la poursuite de quiconque serait impliqué ou appartiendrait à l'EIIL.

Pacte du peuple de l'Anbar

Le Pacte du peuple de l'Anbar, signé par de nombreux leaders tribaux en présence du président du parlement irakien Salim al-Jubouri et du gouverneur de l'Anbar Suhaib al-Rawi, prévoit que les personnes reconnues coupables de terrorisme seront chassées des villes libérées de la province.

Ce pacte, signé le 22 juillet, « invite tous les habitants de la province à coopérer avec les agences de sécurité et à signaler toutes les personnes appartenant au groupe terroriste de l'EIIL ou ayant coopéré avec lui, ainsi qu'à [signaler] tout acte suspect conduisant à déstabiliser la sécurité et la stabilité ».

Cet accord met également en garde « les familles des personnes impliquées avec des terroristes de l'EIIL de n'assurer aucune médiation ni d'intercéder pour eux ou de verser des pots-de-vin, et de laisser la justice se charger des affaires, ou elles seront traitées de la même manière que les auteurs ».

Il appelle les membres des forces de sécurité à « faire preuve de fermeté et de professionnalisme et se tenir éloignés de tout favoritisme », et à favoriser la promotion de l'indépendance de la justice « par la mise en place d'une autorité d'enquête intègre et professionnelle ».

Ce pacte appelle également à « appliquer les châtiments de l'exil ou du bannissement prévus par la charia et par les coutumes tribales, pour éviter les frictions entre des familles rivales dans le but de préserver la paix civile ».

Parallèlement, il rejette « les actions de tout individu ou groupe souhaitant se venger physiquement ou psychologiquement, allant à l'encontre de l'autorité judiciaire ou des coutumes tribales correspondant à la loi islamique ».

Signaler les éléments de l'EIIL

Plusieurs tribus de la région de Ramadi ont commencé à signaler des éléments extrémistes aux autorités, a expliqué Cheikh Ihsan al-Assafi, un ancien de la tribu Albou Assaf.

Les hommes des tribus de la région de Zankurah, près de Ramadi, ont désigné 155 membres de leurs tribus ayant entretenu des contacts avec l'EIIL lors de son contrôle sur la ville, a-t-il ajouté.

Leurs noms ont été transmis aux autorités en vue de leur poursuite et de leur arrestation pour les crimes commis à l'encontre des habitants de la province, a-t-il précisé.

Les membres des tribus de Zankouarh ont décidé unanimement de poursuivre en justice les accusés, a-t-il ajouté, et d'empêcher leur retour dans la région pour quelque motif que ce soit.

Dans le même esprit, le président du conseil tribal Cheikh Faïsal al-Assafi a expliqué à Diyaruna que les habitants de l'Anbar n'oublieront pas les injustices dont ils ont souffert sous le régime de l'EIIL.

Ils ne feront preuve d'aucune tolérance envers ceux qui les ont tués et déplacés, ont violé leur honneur et fait de leurs enfants des orphelins, a-t-il ajouté.

Les châtiments et la responsabilité ne se limiteront pas aux éléments de l'EIIL, a-t-il poursuivi, mais s'étendront également à tous ceux qui ont favorisé son implantation par leurs paroles ou leurs actes, quelle que soit leur affiliation, car tous devront être égaux devant la loi.

La tribu est le principal pilier de la société de l'Anbar, a-t-il conclu, et un grand nombre de tribus irakiennes fortement enracinées sont connues pour leur animosité envers le terrorisme et l'extrémisme.

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