Les habitants de Qamishli, dans la province syrienne d'al-Hasakeh, ont condamné un attentat suicide de « l'État islamique en Irak et au Levant ». Celui-ci a eu lieu le 27 juillet dans une zone résidentielle densément peuplée et a causé la mort de dizaines de civils.

L'EIIL a revendiqué cet attentat à la bombe à travers son agence de presse, Amaq.

« Le terroriste a fait sauter son camion [rempli d'explosifs] dans l'une des parties les plus fréquentées de la ville, tuant et blessant ainsi de nombreuses personnes », a déclaré Akeed Ibrahim, de l'administration du Croissant-Rouge kurde.

Plus de 50 personnes ont trouvé la mort dans cet attentat, et 200 ont été blessées, a précisé Ibrahim à Diyaruna, ajoutant qu'il ne sera pas possible de déterminer le nombre exact de victimes tant que les débris n'ont pas été complètement enlevés.

Ibrahim, qui était à Qamishli pour aider aux efforts de recherche et d'aide, a indiqué que beaucoup de blessés, en particulier des enfants, sont en condition critique.

Le camion piégé a explosé dans la rue Mounir Habib, dans le district d'al-Wusta, détruisant des bâtiments, des maisons, des boutiques et des installations publiques, a annoncé Rebar Nabo, chef d'un groupe Asayesh de la ville.

« Ce n'est pas la première fois que la ville est prise pour cible par un attentat suicide », a-t-il indiqué. « C'est le sixième attentat à la bombe cette année, mais c'était le plus puissant et le plus odieux. »

En réponse, a-t-il ajouté, les forces Asayesh ont mené des inspections de véhicules aux entrées est et ouest de la ville, utilisant de l'équipement qui a permis la détection d'un grand nombre de voitures piégées et d'engins explosifs improvisés ces derniers mois.

Cette attaque à la bombe conduira à « une détermination accrue pour l'éradication du groupe terroriste qui ne tue que des civils », a affirmé Nabo.

Le terrorisme touche tout le monde

« Les premiers moments de l'explosion ont été extrêmement terrifiants pour les résidents », a déclaré Juan Hissou, professeur de lycée et natif de Qamishli.

« Personne ne savait où l'attentat avait eu lieu », a-t-il raconté, ajoutant qu'il avait été accompagné par une interruption de 15 minutes des services de téléphonie mobile, ce qui a augmenté la confusion.

Lorsque les habitants et les forces de sécurité sont arrivés sur la scène de l'explosion, « la panique a pris le dessus » lorsqu'ils en ont constaté l'amplitude, a déclaré Hissou.

Les résidents ont tenté de transporter les blessés et les morts jusqu'à l'arrivée des équipes du Croissant-Rouge, a-t-il relaté, ajoutant que l'explosion de bonbonnes de gaz et le départ de petits incendies ont rendu la situation difficile.

Des mesures de sécurité sévères étaient en place en raison de craintes que l'EIIL mènerait des attentats suicides en représailles pour les pertes qu'il subit à Manbij et la réduction de ses zones de contrôle, a indiqué Hissou.

Bien que d'autres personnes et lui-même se considèrent en guerre contre l'EIIL, a-t-il déclaré, « personne ne s'attendait à ce que sa criminalité atteigne cette ampleur contre des civils non armés ».

L'EIIL « décrit les Kurdes comme des apostats qu'il faut tuer, mais l'explosion s'est produite devant l'une des plus grandes mosquées du pays », a-t-il expliqué. « Comment peuvent-ils considérer les Kurdes comme apostats s'ils ont un grand nombre de mosquées ? »

Les actions de l'EIIL améliorent les relations entre les Arabes et les Kurdes « car le terrorisme de l'EIIL touche tout le monde, et il ne fait pas la différence entre un Kurde, un Arabe ou un Assyrien, ou entre un chrétien et un musulman », a-t-il déclaré.

« Le fait que tout le monde soit en deuil en est la meilleure preuve », a-t-il ajouté.