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Terrorisme

Grandes opérations en cours pour la reconstruction de Falloujah

Par Alaa Hussain à Bagdad

Les forces de sécurité irakiennes dégagent une rue dans la province de l'Anbar. [Photo fournie par la Direction de la police de l'Anbar]

Les forces de sécurité irakiennes dégagent une rue dans la province de l'Anbar. [Photo fournie par la Direction de la police de l'Anbar]

Dès l'annonce de la libération de Falloujah de « l'État islamique en Irak et au Levant » (EIIL), le gouvernement irakien a lancé une campagne ambitieuse de remise en état de la ville et de reconstruction de ses infrastructures détruites.

Ces travaux ouvriront la voie au retour rapide des habitants déplacés de la ville, dont plus de 85 000 ont quitté la région de Falloujah depuis le début de la bataille pour libérer la ville le 23 mai, selon une étude du Programme alimentaire mondial des Nations unies.

« Sur la base des directives centrales du Premier ministre Haider al-Abadi, une sous-commission pour la province de l'Anbar a été mise en place pour faciliter le retour des familles déplacées dans leurs foyers à Falloujah », a expliqué à Diyaruna le gouverneur de l'Anbar, Suhaib al-Rawi.

Cette sous-commission est présidée par le maire de Falloujah, a-t-il précisé, et se compose de représentants du commandement des opérations dans l'Anbar, du commandement de la police de la province, des services de la sécurité nationale à Falloujah, des renseignements militaires et des services d'enquête du ministère de l'Intérieur.

« Elle accélérera les contrôles de sécurité et la coordination avec un comité chargé de rétablir la stabilité à Falloujah en vue du retour aussi rapide que possible des familles déplacées dans leurs foyers », a ajouté al-Rawi.

Le gouverneur a par ailleurs indiqué qu'il s'était rendu à Falloujah le 16 juillet pour inspecter l'état d'avancement des opérations, et a confirmé que le matériel nécessaire à la reconstruction était arrivé.

Rétablir les services

« Le défi le plus important à Falloujah consiste à rétablir les services de distribution d'eau potable, notamment la centrale hydraulique d'al-Azrakiyah, qui alimente la majeure partie de la ville et a été fortement endommagée », a expliqué le gouverneur de Falloujah Saadoun al-Shaalan. « Cette installation doit être remise en état avant que les personnes déplacées ne puissent rentrer chez elles. »

Tous les autres aspects sont relativement simples en comparaison des problèmes de l'eau, a-t-il expliqué à Diyaruna, ajoutant que les autorités travaillent à la réouverture des routes et au retrait des débris.

Quant à l'électricité, a poursuivi al-Shaalan, les autorités locales peuvent pour l'instant compenser les pénuries par l'utilisation de générateurs, et faire fonctionner les centrales électriques non endommagées, comme celle qui se trouve à proximité de la cimenterie de Falloujah, en attendant que le reste des centrales électriques soient remises en service.

« La ville de Falloujah sera totalement fonctionnelle pour le retour des rapatriés d'ici le mois de septembre, lorsque les rues et le pont métallique auront rouverts », a-t-il ajouté.

« Les opérations pour rétablir la stabilité dans la ville seront plus faciles qu'à Ramadi, car il semblerait que l'EIIL a été dans l'impossibilité de piéger les maisons et les bâtiments gouvernementaux avec des explosifs, et que les engins explosifs qu'il a laissés derrière lui sont négligeables », a-t-il affirmé.

Retour de la police locale

Plusieurs agences de sécurité et administratives ont également rouvert dans la ville, selon le chef de la police de l'Anbar, le major général Hadi Erzaij.

Le commissariat de police de Falloujah, l'unité de la défense civile et les bureaux du conseil local, du contrôle de la circulation et ceux de la sécurité de la ville ont rouvert leurs portes conformément aux directives du ministère de l'Intérieur, a-t-il ajouté.

« L'appareil sécuritaire de la ville a commencé à vérifier les fichiers de sécurité des rapatriés et a procédé à des contrôles préliminaires de leurs informations personnelles », a expliqué Erzaij à Diyaruna.

Pour le moment, la responsabilité de la sécurité incombe encore aux forces conjointes de l'armée et de la police, a-t-il poursuivi, mais elle sera prochainement transférée à la police locale et au conseil tribal de la région.

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