Alors que les forces irakiennes s'approchent des faubourgs de Mossoul, les habitants de la ville se sont révoltés contre « l'État islamique en Irak et au Levant » (EIIL) dans plusieurs quartiers.

Lundi 18 juillet, les responsables locaux ont confirmé que des affrontements violents avaient récemment éclaté dans le sud de Mossoul entre des éléments de l'EIIL et des centaines de jeunes opposés au groupe.

Selon Abdel Rahman al-Wakaa, membre du conseil provincial de Ninive, ces incidents ont d'abord éclaté dans le quartier d'al-Qayyarah, où plusieurs jeunes ont incendié des maisons appartenant à des éléments de l'EIIL, puis ils se sont dispersés dans le quartier de Hammam al-Alil, où des affrontements armés ont eu lieu.

« Les jeunes rebelles ont contraint plusieurs terroristes à battre en retraite et à quitter le terrain», a expliqué al-Wakaa à Diyaruna.

« La situation a échappé au contrôle de l'EIIL, qui est actuellement dans un stade de véritable déclin », a-t-il précisé. « La domination et l'influence de l'EIIL sur la population locale d'al-Qayyarah et de Hammam al-Alil se sont considérablement affaiblies. »

Les gens ont commencé à ne plus respecter les nombreuses règles et fatwas édictées par l'EIIL dans la ville, a-t-il expliqué, « les hommes commencent à fumer en public et à ne plus porter les vêtements qui leur étaient imposés par l'EIIL, et les femmes ont retiré le niqab ».

L'avance des forces de sécurité depuis le sud et leur arrivée dans les faubourgs d'al-Qayyarah ont encouragé les gens à prendre les armes et à se soulever contre l'EIIL, a-t-il poursuivi.

Les habitants crient vengeance

Ali Khaudair, membre du conseil provincial de Ninive, a expliqué que le soulèvement organisé par les habitants d'al-Qayyarah et de Hammam al-Alil est « un message de soutien moral adressé aux forces du gouvernement qui avancent pour libérer Mossoul ».

Lorsque l'armée a atteint les faubourgs de la ville, les habitants ont incendié le siège de l'EIIL, affronté les combattants du groupe et contraint nombre d'entre eux à s'enfuir, a expliqué Khaudair.

L'EIIL a soumis « les habitants à toutes les formes de répression et de persécution, tuant pas moins de cinq mille personnes ces deux dernières années dans les seules régions situées au sud de Mossoul », a expliqué Khaudair à Diyaruna.

« Le groupe terroriste a également procédé à des arrestations en masse et commis de nombreuses violations contre les habitants pour les intimider et les soumettre à son autorité », a-t-il ajouté. « Les habitants veulent maintenant se venger et montrer aux forces de libération qu'ils rejettent la présence de l'EIIL et feront de leur mieux pour coopérer avec elles pour chasser ses éléments de leur région. »

L'armée irakienne est maintenant positionnée dans le village de Haj Ali, a-t-il précisé, à cinq kilomètres seulement d'al-Qayyarah et à 60 kilomètres du centre de Mossoul.

Khaudair a fait part de son inquiétude de voir l'EIIL procéder à des actes de brutalité pour contrer ce soulèvement, et a demandé aux forces gouvernementales d'agir rapidement pour chasser le groupe.

Drapeaux irakiens à Mossoul

Mohammed al-Bayati, journaliste de la province de Ninive qui travaille comme producteur et animateur à la station de radio d'al-Ghad, a indiqué que l'influence de l'EIIL dans la zone de Hammam al-Alil s'était considérablement réduite.

« Selon les informations que j'ai reçues de sources locales, les éléments de l'EIIL irakiens et étrangers ont tous quitté la zone avec leurs familles, et seul reste un petit nombre de combattants essentiellement locaux », a-t-il expliqué à Diyaruna.

« Des drapeaux irakiens flottent désormais au-dessus des bâtiments publics et des maisons d'habitation à portée de vue [des combattants] de l'EIIL qui restent et qui ont peur d'affronter la colère des habitants », a-t-il ajouté.

Cette vague de colère et de rébellion balaie la plupart des quartiers de Mossoul et n'est pas limitée à al-Qayyarah et Hamam al-Alil, a expliqué Said Mamouzini, porte-parole du Parti démocratique kurde.

Les habitants ont écrit des slogans sur les murs dénonçant l'EIIL et distribuent des tracts demandant aux habitants de Mossoul de se soulever contre le groupe, a-t-il expliqué.

Mamouzini a fait état d'un incident survenu il y a quelques jours sur un marché du quartier d'al-Taameem à Mossoul, lorsqu'un groupe de combattants de l'EIIL est entré en force dans une boutique pour confisquer une antenne parabolique.

« Les éléments de l'EIIL ont dû affronter un barrage de pierres provenant de toutes les directions et lancées par des femmes rendues furieuses par la pratique oppressive des terroristes », a-t-il expliqué à Diyaruna.

« Cet incident reflète l'étendue du déclin de l'EIIL », a-t-il conclu.