Alors que les opérations militaires pour libérer l'île d'al-Khalidiya de « l'État islamique en Irak et au Levant » (EIIL) se poursuivent, les habitants déplacés de la ville de Ramadi toute proche reviennent en grands nombres, ont expliqué des responsables irakiens à Mawtani.

Le 2 juillet, le commandement des opérations conjointes a annoncé le lancement d'une opération destinée à libérer l'île avec la participation d'unités des 8e et 10e divisions, qui dépendent du commandement des opérations dans l'Anbar.

Un bataillon de chars de la 9e division, des unités d'artillerie et du génie, l'aviation irakienne et des appareils de la coalition participent également à cette opération.

« Le centre de Ramadi est désormais totalement sécurisé après le début des opérations de libération d'al-Khalidiya », a déclaré à Mawtani le gouverneur de Ramadi, Ibrahim al-Awsaj.

Cette opération a permis de mettre fin aux menaces, aux tirs de roquettes et de mortiers qui avaient visé les faubourgs de la ville, a-t-il précisé.

Cette amélioration de la situation sécuritaire a entraîné une augmentation du nombre de familles revenant dans la ville, a ajouté al-Awsaj.

Quelque 40 000 familles déplacées, soit près de 300 000 personnes, sont revenues à Ramadi depuis le mois d'avril, a-t-il poursuivi.

« Ce qui empêche le retour de nouvelles vagues de personnes déplacées, ce sont certains problèmes de logistique et de services, ainsi que la scolarisation des élèves dans les écoles des régions vers lesquelles ils avaient été déplacés », a-t-il précisé.

Le nombre de rapatriés va probablement augmenter une fois les examens de fin d'année terminés, a-t-il ajouté, car les élèves terminent l'année dans des écoles situées en-dehors de Ramadi.

La libération de l'île d'al-Khalidiya mettra un terme à la présence de l'EIIL dans l'est et le centre de l'Anbar, a expliqué al-Awsaj, et elle permettra le retour des personnes déplacées sur cette île, qui représentent près d'un dixième des habitants déplacés de la province.

Avancée des forces irakiennes

Les habitants déplacés des districts d'al-Khalidiya et de Ramadi « attendent avec une grande impatience les avancées de l'armée irakienne contre l'EIIL pour pouvoir rentrer chez eux », a déclaré le premier adjoint au maire du district d'al-Khalidiya, Ahmed Abed al-Dulaimi.

Il a indiqué à Mawtani avoir reçu de nombreux appels d'habitants déplacés à Erbil et ailleurs demandant des informations sur la progression des combats pour l'île d'al-Khalidiya et Ramadi.

« Les unités de la 10e division de l'armée irakienne avancent sur le terrain et ont déjà repris plusieurs parties de l'île d'al-Khalidiya », a-t-il expliqué.

« Toutefois, sa grande superficie et son extension au plus profond du désert nécessitent l'envoi de renforts supplémentaires de l'armée pour assurer la libération de l'ensemble de l'île et le rétablissement de la sécurité et de la stabilité sur celle-ci », a-t-il ajouté.

La libération de l'île d'al-Khalidiya devrait coïncider avec la bataille pour la libération d'une région désertique connue sous le nom d'île de Ramadi, a-t-il expliqué, afin de détruire totalement les dernières poches de l'EIIL dans l'Anbar et de la sécuriser contre toute nouvelle incursion éventuelle.

« Les forces irakiennes ont à ce jour pu libérer la région d'Albou Obaid et envisagent maintenant de lancer l'assaut dans la région de Zawyia, sur l'île d'al-Khalidiya », a déclaré à Mawtani le commandant des opérations dans l'Anbar, le général major Ismail Mahlawi.

« L'armée irakienne veut libérer complètement l'île et hisser le drapeau irakien sur ses bâtiments, sécuriser les routes d'approvisionnement au nord et à l'est de Ramadi et donner un nouvel élan aux batailles à venir dans les villes de l'ouest de l'Anbar », a-t-il précisé.

Cette avancée pour libérer l'île d'al-Khalidiya fait suite à la fin des opérations pour libérer Ramadi et Falloujah, les principaux bastions de l'EIIL dans l'Anbar, a-t-il conclu.