L'Irak met actuellement sur pied une opération militaire destinée à libérer les régions occidentales de l'Anbar de « l'État islamique en Irak et au Levant » (EIIL), des villes d'Ana et de Rawa et des villages environnants jusqu'à la ville d'al-Qaim, à la frontière syrienne.

Les forces irakiennes conjointes ont porté à l'EIIL un coup sévère en chassant le groupe de Falloujah, son bastion dans l'Anbar, à l'issue d'une bataille qui aura duré 34 jours, ont expliqué des responsables irakiens à Mawtani.

Cette opération de libération de Falloujah, qui s'est achevée le 26 juin, a réussi à briser le pouvoir du groupe dans la province et à grandement réduire sa présence, ont-ils précisé.

« Le gouvernement irakien est déterminé à chasser l'EIIL de toute la province de l'Anbar », a déclaré Sabah al-Noman, porte-parole de l'agence de lutte contre le terrorisme.

La prochaine opération consistera à avancer en direction de Rawa et d'Ana et de l'extrémité la plus occidentale de la province, a-t-il précisé à Mawtani.

Les combats devraient se dérouler sans difficulté dans ces régions, « car le moral de l'EIIL s'est totalement effondré depuis ses dernières défaites dans l'Anbar », a-t-il ajouté.

Une fois libéré et sécurisé, a-t-il poursuivi, l'ouest de l'Anbar servira de base pour les opérations visant à libérer la ville de Mossoul, dans le nord du pays.

Plans de pénétration dans l'ouest de l'Anbar

Plusieurs contingents du commandement des opérations à al-Jazeera et al-Badiya se sont rassemblés dans l'Anbar pour préparer la bataille de libération des régions ouest de la province, a expliqué Nazim al-Jughaifi, commandant de la brigade Haditha.

Ils ont convenus de lancer cette opération militaire après le ramadan, a-t-il indiqué à Mawtani.

« Les préparatifs sont en cours pour intégrer une brigade blindée au sein du commandement des opérations à al-Jazeera, en préparation à la bataille, qui impliquera des unités de la 7e division de l'armée et des contingents de soutien », a-t-il ajouté.

Les opérations militaires se concentreront sur le village d'al-Zawiya, à environ 25 kilomètres à l'ouest de Haditha, où se sont regroupés les combattants de l'EIIL qui ont fui Heet après sa libération, a-t-il expliqué.

Les éléments de l'EIIL ont transféré leur base d'opérations de Heet à al-Zawiya, a-t-il ajouté, « et ont fait de ce village un tremplin pour leurs opérations terroristes, ce qui en fait une cible importante lors de tout mouvement militaire vers l'ouest ».

Les opérations viseront ensuite al-Sakra, à une quarantaine de kilomètres de Haditha, a-t-il ajouté.

La brigade Haditha tiendra le territoire dans les deux zones après leur libération, a-t-il précisé, pendant que les forces irakiennes poursuivront leur avance vers Rawa et Ana, puis vers al-Qaim.

Changement de tactique de l'EIIL pendant sa retraite

Plutôt que d'affronter directement les forces irakiennes, anticipe al-Jughaifi, l'EIIL aura de plus en plus recours à des maisons piégées et à des engins explosifs improvisés (EEI) dans la mesure où le nombre et le moral de ses combattants vacillent.

Cette tactique exigera une attention particulière de la part des unités du génie militaire chargées de déminer et de traiter ces explosifs, a-t-il expliqué, ce qui pourrait dans une certaine mesure retarder la progression des forces irakiennes en direction de leurs objectifs.

« Les renseignements confirment que les combattants de l'EIIL ont déjà commencé à fuir Rawa et Ana en direction d'al-Qaim ou vers la ville de Mossoul, dans la province de Ninive », a-t-il indiqué.

Le conseil provincial de l'Anbar a fait part de ses craintes de voir ces combats provoquer une nouvelle crise des déplacés qui excédera les capacités locales d'accueil, et a demandé au gouvernement fédéral de lui fournir un soutien supplémentaire.

La libération de Rawa et d'Ana pourrait engendrer une nouvelle vague de déplacements, a expliqué à Mawtani Eid Ammash, porte-parole du conseil.

À la lumière de ceci, a-t-il dit, « le gouvernement fédéral doit consentir un effort plus important pour venir en aide au gouvernement local afin de fournir un abri aux personnes déplacées ».

Des milliers de personnes ont été déplacées lors des dernières opérations militaires, y compris lors de la libération de Falloujah, a-t-il expliqué, ce qui fait peser un réel fardeau sur l'administration locale de l'Anbar.