Les forces conjointes ont entamé une nouvelle phase dans leur avance vers Mossoul depuis le sud, en renforçant leur présence dans les faubourgs de la ville, ont expliqué des responsables irakiens.

Samedi 18 juin, le ministre de la Défense Khaled al-Obeidi a annoncé le début de « la seconde phase de libération de Ninive », qui vise à prendre Qayyarah et à en faire une plateforme de lancement de l'opération vers Mossoul, a indiqué l'AFP.

Qayyarah, qui dispose d'un aérodrome, est située à environ 60 kilomètres au sud de Mossoul, et se trouve de l'autre côté du Tigre, en face de Makhmour, où les forces irakiennes se sont regroupées.

Les forces venues du sud en longeant le Tigre se sont également remobilisées samedi en préparation pour la bataille destinée à chasser « l'État islamique en Irak et au Levant » (EIIL), ont expliqué les responsables de la sécurité de la province de Salaheddine.

Alors que les efforts militaires s'intensifient, le conseil provincial de Ninive a expliqué à Mawtani qu'il avait élaboré un plan pour recevoir la vague anticipée de civils déplacés par suite de cette opération.

Mobilisation des renforts militaires

Le commandement des opérations conjointes avait annoncé le début de la première phase de cette campagne le 24 mars, qui avait ensuite connu une pause dans l'attente des renforts.

Ces renforts militaires ont progressé depuis la base d'al-Taji dans la province de Bagdad jusqu'à Salaheddine, accompagnés par al-Obaidi et plusieurs hauts responsables irakiens, et ont ensuite poursuivi leur avancée vers Makhmour.

Les premières unités de la 9e division armée, la 37e brigade mécanisée légère, ont atteint Makhmour où elle a rejoint le commandement des opérations de Ninive, a expliqué le général de brigade Firas Bashar Sabri, chef de l'information au commandement.

Elles viendront en appui à l'opération militaire et renforceront les efforts pour libérer les villages entourant Mossoul avant l'assaut sur la ville, a-t-il précisé pour Mawtani.

« Toutes les forces irakiennes positionnées dans les faubourgs de Mossoul et qui participeront à l'opération de libération ont reçu un entraînement militaire de haut niveau sous la conduite d'experts irakiens et de la coalition », a-t-il ajouté.

La bataille pour libérer Ninive est indépendante de celle de Falloujah, a précisé Sabri, soulignant que les forces irakiennes avançant sur Mossoul sont différentes de celles qui sont chargées de libérer Falloujah.

L'armée irakienne est capable de gérer ces deux batailles simultanément, a-t-il précisé.

Un plan pour les civils déplacés

Le conseil de la province de Ninive a mis au point un plan exhaustif pour recevoir les vagues de civils déplacés qui sont attendus par suite de la bataille pour la libération de Mossoul, a expliqué à Mawtani Daoud Jundi, membre de ce conseil.

Ce plan, élaboré en coordination avec le gouvernement fédéral et le gouvernement régional kurde, vise à organiser les efforts pour recevoir les habitants déplacés et leur fournir de la nourriture et un logement, a-t-il précisé.

« On s'attend à ce qu'un nombre important d'habitants ne quittent pas la ville », a-t-il ajouté, soulignant que « les déplacements seront limités aux quartiers proches des combats ».

Les forces de sécurité protégeront les civils qui fuiront la ville, a-t-il ajouté, et aideront à sécuriser leur sortie.

La bataille pour la libération de Mossoul pourrait bien être une victoire facile, a expliqué Daoud, « car les renseignements qui nous parviennent de la ville indiquent que l'EIIL souffre de luttes intestines et du faible moral de ses combattants face à l'hostilité que manifestent à leur égard les habitants de la ville ».

« La bataille de libération sera décisive et féroce », a estimé Sheikh al-Miqdad Faris, chef de la tribu al-Sabawiyin qui se bat aux côtés des forces irakiennes.

L'armée irakienne et les forces alliées resserrent chaque jour un peu plus l'étau autour de l'EIIL, a-t-il déclaré à Mawtani.

L'armée irakienne et les forces tribales sont déployées près de Qayyarah, au sud-ouest de la ville, a-t-il précisé.