La branche de Diyala du Syndicat des journalistes irakiens a récemment lancé une initiative destinée à apporter un soutien aux forces irakiennes engagées dans la bataille contre « l'État islamique en Irak et au Levant » (EIIL) en envoyant des reporters sur la ligne de front à Falloujah.

Le Convoi national des écrivains, lancé le 28 mai, envisage d'organiser des déplacements sur le terrain pour envoyer des journalistes, des professionnels des médias et des écrivains sur le front, a expliqué le directeur de la branche de Diyala, Sajid al-Mahdawi.

Les participants « parleront avec les combattants et rapporteront le déroulement des combats, en documentant leurs observations et leurs histoires grâce à des supports audio et vidéo », a-t-il expliqué à Mawtani.

« En tant que journalistes, écrivains et intellectuels de la province, nous voulons au travers de cette initiative délivrer un message de soutien à nos troupes dans l'armée, la police, la mobilisation populaire et aux combattants des tribus », a-t-il ajouté.

« Nous voulons leur dire : "Nous sommes à vos côtés dans la même tranchée et nous ne vous abandonnerons pas" », a-t-il ajouté.

« Cette bataille n'est pas seulement une bataille par les armes, mais plutôt le combat commun des armes et de la plume », a-t-il affirmé. « Il est de notre responsabilité nationale, éthique et professionnelle de nous tenir aux côtés de nos troupes, de souligner leurs sacrifices et leurs triomphes et de contribuer à renforcer leur détermination à lutter contre les terroristes. »

Lutter contre la propagande de l'EIIL

Cette initiative sert à contrer la « distorsion délibérée des faits » propagée par certains sites internet, certaines chaînes satellitaires et certains journalistes qui tentent de semer la discorde sectaire en fabriquant de toutes pièces des informations destinées à influencer le cours de la bataille, a ajouté al-Mahdawi.

Les reporters de guerre de Diyala couvrent actuellement les batailles dans les provinces de l'Anbar et de Salaheddine « en toute crédibilité », a-t-il souligné.

Cette nouvelle campagne vise à assurer une couverture médiatique plus large qui permettra de lutter contre la distorsion des faits, a-t-il expliqué.

Elle élargira les sources d'information accessibles au public en Irak comme à l'étranger, et fera la lumière sur ce qu'il se passe réellement sur le terrain, a expliqué Hassan Aboudi, membre du conseil d'administration du Syndicat des journalistes irakiens.

« Nous sommes aujourd'hui confrontés à une attaque dans les médias de la part des terroristes et de leurs partisans, et à la diffusion de fausses nouvelles et informations à des fins de propagande et de pression psychologique », a-t-il expliqué à Mawtani.

Ce Convoi national des écrivains répondra aux tentatives de l'EIIL d'affaiblir le moral des combattants irakiens et de créer l'illusion d'une bataille sectaire, a-t-il ajouté.

« Nous demandons à tous ceux qui travaillent dans le secteur des médias, du journalisme et de la culture de militer en faveur de nos troupes et de la mobilisation populaire, en publiant des informations sur leurs victoires et des histoires humanitaires sur les vies sauvées de nombreux civils dans les zones de combat, en plus de suivre et de documenter tous les crimes commis par les terroristes », a-t-il précisé.

Protéger les correspondants de guerre

Le syndicat souhaite fortement protéger la vie des correspondants de guerre, a indiqué Aboudi.

« Ils sont plus vulnérables aux tirs de l'EIIL, qui considère un journaliste comme son ennemi juré parce qu'il rapporte la vérité et met à jour ses allégations mensongères », a-t-il ajouté.

« Il existe un programme conjoint avec la Fédération internationale des journalistes pour former les correspondants de guerre irakiens à la manière de se protéger eux-mêmes sur les champs de bataille et en situation d'urgence », a-t-il ajouté. « Nous avons à ce jour organisé des dizaines de cours de formation dans ce domaine avec l'aide de spécialistes très expérimentés. »

L'Irak est aujourd'hui engagé dans une confrontation critique avec l'EIIL, un groupe « qui a commis de nombreuses atrocités et en commet encore d'autres », a expliqué à Mawtani Ziad al-Ajili, le directeur de l'instance pour la liberté de la presse en Irak.

Alors que les combats s'intensifient, a-t-il ajouté, « nous devons renforcer les efforts des médias pour faire connaître la vérité sur ces terroristes et leurs pratiques brutales, en plus d'une couverture professionnelle de la bataille qui rapporte les faits et réfute les rumeurs ».

Tout journalisme « qui se caractérise par l'impartialité et la crédibilité est une victoire pour les médias irakiens », a affirmé al-Ajili.

« Les reporters qui accompagnent les forces de sécurité bravent le danger pour apporter la vérité aux gens », a-t-il déclaré, soulignant la nécessité de les protéger pendant qu'ils font leur travail.

Trois reporters irakiens ont été blessés alors qu'ils couvraient la bataille depuis le début de l'opération de libération de Falloujah, a-t-il rappelé.